Sahel : un “nouveau front” jihadiste progresse vers les pays côtiers, alerte l’ONG Acled

Actus. L’ONG Acled observe, dans une étude publiée jeudi 11 décembre, une extension marquée des violences du Sahel vers les pays côtiers, notamment le Bénin qui a vécu en 2025 son année la plus meurtrière. Les groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique consolident un nouvel espace de confrontation à la frontière entre Bénin, Niger et Nigeria.

Sahel : un “nouveau front” jihadiste progresse vers les pays côtiers, alerte l’ONG Acled
Des soldats maliens à Bamako ( illustration ) - Wikimedia commons

Un front jihadiste qui glisse vers le sud 

Les violences jihadistes qui ravagent depuis plus de dix ans le Mali, le Burkina Faso et le Niger s’étendent désormais aux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, selon la dernière étude publiée jeudi par l’ONG Acled. Pour l’organisation spécialisée dans le suivi des conflits, un “nouveau front” se consolide progressivement au niveau des zones frontalières entre le Bénin, le Niger et le Nigeria. 
Les trois pays sahéliens voisins restent profondément fragilisés par les offensives de groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Dirigés par des juntes militaires issues de coups d’État, hostiles à la France et désormais tournées vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie, ils peinent à contenir la pression jihadiste.

Un carrefour stratégique pour JNIM et l’EIS 
  

Tout au long de l’année 2025, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) et l’État islamique au Sahel (EIS) ont renforcé leur présence dans la zone tri-frontalière, la transformant en un “point névralgique du conflit”, relève Acled. Les théâtres d’opérations sahéliens et nigérians, autrefois distincts, tendent désormais à se rejoindre pour former un espace unique et interconnecté, allant du Mali à l’ouest du Nigeria. 
Dans ce cadre, le nord du Bénin — frontalier du Burkina Faso, du Niger et du Nigeria — a connu “son année la plus meurtrière jamais enregistrée”, avec une hausse de près de 70 % du nombre de décès par rapport aux onze premiers mois de 2024. “Le nord du Bénin, la zone des parcs, sous le fleuve Niger, est un point de passage obligé de la logistique et de la mobilité jihadiste et criminelle entre le Nigeria et les pays du Sahel. Si on ne fait rien, on leur laisse la route et la capacité de circulation”, a alerté auprès de l’AFP une source militaire occidentale.

Un Sahel toujours sous tension 

Malgré des bilans similaires à ceux de 2024 — plus de 10.000 morts au Burkina Faso, au Mali et au Niger — les groupes jihadistes ont intensifié leurs opérations, souligne Acled. Au Mali, une série d’attaques contre des convois de carburant à partir de septembre a provoqué un blocus économique, entraînant une flambée de violences dans les régions de Kayes, Sikasso et Ségou, qui ont atteint leur plus haut niveau depuis le début du suivi statistique en 1997. JNIM et l’EIS ont également accru leurs campagnes d’enlèvements, notamment d’étrangers, avec 22 kidnappings recensés au Mali et 8 au Niger sur la seule année 2025. 

A lire aussi : Sahel : Antonio Guterres appelle à l’unité face à l’escalade jihadiste, l’AES se dit prête à coopérer

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Sahel : un “nouveau front” jihadiste progresse vers les pays côtiers, alerte l’ONG Acled