Dimanche matin, le Bénin s’est réveillé en pleine confusion. Huit militaires armés, se présentant comme le « Comité militaire pour la refondation », ont surgi à la télévision publique pour annoncer la chute du président Patrice Talon.
Quelques heures plus tard, le gouvernement affirmait avoir déjoué la tentative de coup d’État. Selon des sources sécuritaires, une douzaine de soldats ont été arrêtés, dont les auteurs présumés du putsch.
Le président Talon, en sécurité selon son entourage, poursuit son mandat jusqu’à l’élection présidentielle d’avril prochain.
Cotonou sous tension, l’armée déployée
Autour du palais présidentiel, la zone est restée entièrement bouclée : soldats en position, blindés visibles, contrôles renforcés. Des tirs ont été entendus près de la plage à la mi-journée, accentuant l’inquiétude dans la capitale économique, même si une partie des habitants a continué ses activités dominicales.
Selon une source militaire, les putschistes n’ont « ni pris le domicile du chef de l’État, ni la présidence ». Le « nettoyage suit son cours », affirme-t-elle.
Les motivations des putschistes
Le groupe mené par le lieutenant-colonel Pascal Tigri a justifié son action par la « dégradation de la situation sécuritaire au nord du Bénin », la négligence des soldats tués au front, et des « promotions injustes ». Ils ont aussi dénoncé une remise en cause des libertés fondamentales et présenté des revendications sociales.
Le gouvernement rejette ces accusations, affirmant que les forces armées sont restées loyales et républicaines.
Indignation régionale et soutien international
L’Union africaine et la Cedeao ont condamné « fermement » la tentative de prise de pouvoir. La Cedeao s’est dite prête à soutenir le Bénin « par tous les moyens nécessaires », y compris un possible déploiement de sa force régionale.
Dans une région marquée par une série de putschs depuis 2020 – Mali, Burkina Faso, Niger, Guinée, Guinée-Bissau – le Bénin était jusqu’ici considéré comme l’un des derniers bastions de stabilité.
Une transition politique sous haute vigilance
Tandis que le pays se dirige vers la présidentielle d’avril 2026, la situation reste sensible. Patrice Talon, accusé par ses opposants d’un tournant autoritaire, soutient l’actuel ministre des Finances Romuald Wadagni, favori annoncé du scrutin.
Cette tentative de putsch rappelle la fragilité politique d’un pays pourtant salué pour sa dynamique économique et sa tradition démocratique. Les autorités assurent que l’ordre est rétabli, mais l’épisode laisse planer une ombre sur la fin de mandat de Talon.
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