Le chef de la garde républicaine béninoise, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, a détaillé mercredi 10 décembre le déroulé de la riposte menée dimanche 7 décembre contre une tentative de coup d’État visant le président Patrice Talon. Selon lui, les soldats béninois "ont fait le travail" dès l’aube, en repoussant un assaut spectaculaire contre la résidence du chef de l’État. Une centaine de mutins, équipés d’engins blindés, ont tenté de s’emparer du pouvoir sans obtenir le soutien d’autres unités.
L’appui français et nigérian confirmé sur le terrain
En fin de journée, les mutins, retranchés dans le camp de Togbin, ont été ciblés par des frappes aériennes nigérianes. Dans le même temps, des forces spéciales françaises ont été déployées depuis Abidjan pour sécuriser la zone et "éviter des dommages collatéraux", selon le colonel Tévoédjrè.
Paris avait reconnu mardi 9 décembre un soutien logistique et de surveillance, mais sans préciser la présence de commandos au sol. L’état-major français n’a pas souhaité commenter davantage.
Une journée d’incertitude avant le retour au calme
Dimanche matin, huit militaires étaient apparus à la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Talon. Après plusieurs heures d’affrontements dans des points stratégiques de Cotonou, l’armée loyale a repris le contrôle, appuyée par d’autres unités accourues spontanément, selon la garde républicaine. La CEDEAO avait annoncé dans la soirée l’envoi de renforts régionaux pour préserver l’ordre constitutionnel.
Des arrestations et un meneur en fuite
Aucun bilan précis n’a été communiqué, mais plusieurs victimes sont confirmées. Les mutins auraient emporté leurs morts et blessés lors de leur retraite. Au moins douze militaires ont été arrêtés. Le meneur présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, aurait fui vers Lomé, selon des sources citées par Jeune Afrique.
Mobilisation politique et soutien à Patrice Talon
À Cotonou, la vie a rapidement repris son cours. Mercredi, plusieurs centaines de militants du Bloc républicain se sont rassemblés pour condamner le putsch et afficher leur soutien au président Talon, qui doit quitter le pouvoir en avril après deux mandats. S’il est salué pour les performances économiques du pays, ses opposants dénoncent un virage autoritaire, dans un contexte marqué au nord par des attaques jihadistes récurrentes.
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