Tanzanie : l’opposition affirme que 2.000 personnes ont été tuées lors des récentes violences post-électorales

Actus. Le principal parti d’opposition, Chadema, a accusé, jeudi 11 décembre, le gouvernement d’avoir orchestré des crimes contre l’humanité après la réélection contestée de la présidente Samia Suluhu Hassan. Aucun bilan officiel n’a été communiqué par les autorités.

Tanzanie : l’opposition affirme que 2.000 personnes ont été tuées lors des récentes violences post-électorales
La présidente de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan - Wikimedia commons

Un bilan dramatique et des accusations graves 

Plus de 2.000 personnes auraient été tuées lors des violences qui ont secoué la Tanzanie entre fin octobre et début novembre, selon le principal parti d’opposition Chadema. Lors d’une conférence de presse jeudi à Dar es Salaam, son vice-président John Heche a évoqué “des massacres de plus de 2.000 personnes et plus de 5.000 blessés en l’espace d’une seule semaine”
Ces violences auraient éclaté après la présidentielle du 29 octobre, remportée par la présidente sortante Samia Suluhu Hassan avec près de 98 % des voix, un résultat vivement contesté par l’opposition, qui dénonce fraudes, assassinats ciblés et enlèvements de détracteurs du pouvoir avant le scrutin. Selon M. Heche, les exactions auraient été commises “avec l’implication directe de l’État” et constitueraient des “crimes contre l’humanité”. Le gouvernement, lui, n’a publié aucun bilan officiel. 

Appel à des sanctions internationales et dénonciation de la répression 

Chadema appelle la communauté internationale à sanctionner les responsables, notamment par des interdictions de voyager, et demande une enquête véritablement indépendante. L’opposition accuse les forces de sécurité d’avoir commis violences sexuelles, torture, meurtres atroces, pillages et arrestations arbitraires, ainsi que des enlèvements et disparitions forcées de civils. Le parti réclame par ailleurs la restitution des corps des victimes pour permettre à leurs familles d’organiser des funérailles.  

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Malgré la montée des critiques, la présidente Samia Suluhu Hassan a défendu la réponse sécuritaire, assurant la semaine dernière que la force utilisée avait été “proportionnée à la situation” pour empêcher une tentative de renversement du gouvernement. Les manifestations prévues en début de semaine n’ont finalement pas eu lieu, la capitale étant quadrillée par un imposant dispositif sécuritaire. Une commission d’enquête a été annoncée par les autorités, mais l’opposition la juge ni impartiale, ni indépendante, réitérant sa demande d’investigation internationale. 

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