Le pape Benoît XVI a lancé pour Noël de vibrants appels pour que soient entendus tous les "sans voix", notamment de la Corne de l'Afrique, et que prévale le dialogue au Moyen-Orient et en Afrique, alors que des violences antichrétiennes au Nigéria endeuillaient la fête.
Par un temps ensoleillé, Benoît XVI, âgé de 84 ans, assis dans un fauteuil sur la loggia de la basilique Saint-Pierre, a prononcé le traditionnel message de Noël "urbi et orbi" ("à la ville et au monde") et salué la foule en 65 langues.
Des dizaines de milliers de fidèles de nombreux pays l'ont acclamé joyeusement et bruyamment.
Le pape n'a pas évoqué les attentats contre des églises au Nigeria, sixième pays par le nombre des chrétiens, mais le Vatican a dénoncé "une haine aveugle" qui vise à "alimenter encore plus de haine et de confusion".
Alors que de lourdes incertitudes pèsent sur 2012, des effets de la crise financière sur les plus pauvres à ceux du "printemps arabe" sur les chrétiens d'Orient, le pape a dit vouloir parler pour "celui qui n'a pas de voix".
Premier des drames cités par Benoît XVI: la sécheresse dans la Corne de l'Afrique.Il a "invoqué l'aide divine pour ses populations qui souffrent de la famine, souvent aggravée par une situation persistante d'insécurité".
"Que la communauté internationale ne prive pas de son aide les nombreux réfugiés, durement éprouvés dans leur dignité", a-t-il dit, renouvelant son appel pour cette crise oubliée.
Le souverain pontife a évoqué le "printemps arabe" en demandant que Dieu "donne une vigueur renouvelée, pour l'édification du bien commun, à toutes les composantes de la société dans les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient", invitant indirectement les chrétiens à jouer leur rôle sans émigrer.
Le Vatican est très inquiet des violences et menaces islamistes contre les minorités chrétiennes, en Egypte et en Irak notamment, où des catholiques ont évité de célébrer Noël dans des églises la nuit par crainte d'attentats.
Benoît XVI a évoqué le bain de sang en Syrie, où la très ancienne minorité chrétienne, bien intégrée, craint l'avenir.
"Puisse le Seigneur faire cesser les violences en Syrie, où beaucoup de sang a déjà été versé".Et il a "encouragé" dans la terre natale du Christ "la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens".
Le pape a appelé de ses voeux la "stabilité politique" dans la région des Grands Lacs, faisant allusion à la situation tendue après les élections présidentielles en République démocratique du Congo, un des grands pays catholiques d'Afrique.
Il a évoqué "la sauvegarde des droits de tous les citoyens" dans le nouvel Etat du Sud-Soudan, où chrétiens et animistes sont majoritaires.
Le pape n'a pas parlé de l'Amérique Latine, continent qui compte le plus de catholiques où il devrait se rendre en mars à Cuba et au Mexique.Il a cité l'Asie, saluant l'ouverture démocratique en Birmanie et exprimant sa solidarité avec les victimes des inondations en Thaïlande et aux Philippines.
Comme c'est l'usage à Noël, le pape a prononcé en latin une "indulgence plénière" (le pardon des pêchés) à tous ceux qui avaient suivi son message sur la place Saint-Pierre, sur leurs chaînes de télévision ou sur internet.
Durant la longue messe de minuit, pendant laquelle il était apparu fatigué comme lors du message "urbi et orbi", Benoît XVI a axé sa réflexion sur ce qu'est devenu Noël, fête de la consommation, et sur "l'humilité" de Jésus.Les hommes doivent en redécouvrir le message radical de paix, dans "un monde continuellement menacé par la violence", a-t-il dit.Il a invité les Occidentaux à abandonner "l'orgueil" d'une mentalité rationaliste qui prétend "décider ce qui est bien et mal" et "se substituer à Dieu".
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