Législatives en Côte d’Ivoire : le parti au pouvoir rafle plus des trois quarts des sièges

Une majorité écrasante pour le RHDP 

D’après les chiffres officiels annoncés lundi 29 décembre par la Commission électorale indépendante (CEI), le RHDP a remporté 197 des 255 sièges de députés, soit 77 % de l’Assemblée nationale. Le parti présidentiel gagne ainsi 34 sièges supplémentaires par rapport à la législature sortante. 
Cette victoire survient dans la continuité de la présidentielle d’octobre, au cours de laquelle Alassane Ouattara avait été réélu pour un quatrième mandat avec près de 90 % des voix, lors d’un scrutin marqué par l’absence des principales figures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, radiées des listes électorales.

LÉGISLATIVES 2025 : LE RHDP CONSOLIDE SA POSITION À YAMOUSSOUKRO

La victoire du RHDP aux élections législatives du 27 décembre 2025 à Yamoussoukro consacre le travail collectif mené sur le terrain. Les candidats victorieux, avec à leur tête le ministre Souleymane Diarrasouba et… pic.twitter.com/aK4jdBh8Gc

— RHDP Actu (@RhdpActu) December 29, 2025

Une participation toujours en recul 

Malgré l’ampleur de la victoire du pouvoir, la mobilisation électorale est restée faible. Le taux de participation s’est établi à 35 %, en baisse de près de trois points par rapport aux législatives de 2021. Un niveau qui prolonge la tendance observée lors de la présidentielle, où un électeur sur deux s’était abstenu. 
Comme attendu, le RHDP a réalisé des scores écrasants dans le nord du pays, son bastion historique dominé par l’ethnie malinké du chef de l’État, avec parfois des résultats frôlant les 100 %. Le parti a également consolidé sa présence dans le sud et l’ouest, des régions longtemps acquises à l’opposition. 

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Opposition affaiblie et contestations 

L’opposition sort sévèrement affaiblie de ces législatives. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale force d’opposition, voit son nombre de députés chuter de 66 à 32. Il conserve toutefois des bastions à Abidjan et dans certaines localités du centre du pays. Le Parti des peuples africains–Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui avait appelé au boycott et présenté aucun candidat, perd l’ensemble de ses 18 sièges de la précédente mandature. Une vingtaine de députés indépendants ont également été élus, mais nombre d’entre eux sont des dissidents du RHDP susceptibles de soutenir la majorité parlementaire. 
 Si le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a estimé que le scrutin s’était « globalement réalisé conformément aux lois », plusieurs titres de la presse d’opposition ont dénoncé des fraudes, évoquant des irrégularités et des violences localisées. 

Un pouvoir solidement installé et la question de la succession 

Avec cette nouvelle majorité, Alassane Ouattara renforce encore son emprise sur les institutions. Son parti domine déjà largement le Sénat, contrôle environ 80 % des régions et les deux tiers des communes du pays. 
À 84 ans, le président a promis que ce quatrième mandat serait celui de la « transmission générationnelle ». La question de sa succession devrait donc progressivement s’imposer dans le débat politique, d’autant que plusieurs figures du RHDP ont réalisé des scores spectaculaires lors de ces législatives. 
Le vice-président Tiemoko Meyliet Koné a été élu avec 99,93 % des voix à Tafiré, tandis que le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, s’est imposé à Abobo, et que le Premier ministre Robert Beugré Mambé a largement gagné à Songon. Le président sortant de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, a lui remporté Yopougon, ancien fief de Laurent Gbagbo. 
Dans les rangs de l’opposition, l’heure est désormais à la reconstruction. L’avenir de Tidjane Thiam à la tête du PDCI est en question après ce revers, tandis que Laurent Gbagbo a déjà annoncé son retrait prochain de la direction de son parti, marquant un tournant pour l’opposition ivoirienne.