Célébrations massives dans les villes du Somaliland
À Hargeisa, la capitale du Somaliland, des milliers de personnes se sont réunies dimanche dans le principal stade de la ville pour célébrer la reconnaissance de leur territoire par Israël. Drapés de vert, blanc et rouge, les couleurs nationales, les participants ont scandé des slogans de victoire.
Le drapeau israélien a été hissé aux côtés de celui du Somaliland lors d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision locale. Le ministère des Affaires étrangères du Somaliland a salué sur les réseaux sociaux une « décision historique », diffusant des images de bâtiments illuminés aux couleurs d’Israël.
« Les gens sont heureux, ils attendaient cela depuis très longtemps », a confié Shamis Mohamed, présente au rassemblement. Des célébrations similaires ont été signalées dans d’autres villes, notamment à Burao et Gebiley.
PRESS RELEASE
— REPUBLIC OF SOMALILAND (@RepOfSomaliland) December 29, 2025
Statement on the Establishment of Diplomatic Relations between the Republic of Somaliland and the State of Israel pic.twitter.com/YScTp5pIi4
« Une victoire historique », selon les habitants
Pour de nombreux habitants joints par l’AFP, cette reconnaissance marque l’aboutissement de décennies de quête de légitimité internationale. « Merci Dieu pour cette victoire », s’est réjoui Abdirahman Keyse, résident d’Hargeisa. « Nos voisins ne devraient pas s’inquiéter. Rien n’empêchera le Somaliland de viser haut », a renchéri Jama Suleyman.
Le Somaliland, qui s’est proclamé indépendant en 1991 après l’effondrement de l’État somalien, fonctionne depuis en quasi-État, sans jamais avoir été reconnu officiellement par la communauté internationale… jusqu’à l’annonce israélienne.
🍾 Mazel tov to the resilient people of Somaliland and Israel! 🇮🇱🎉🎊 pic.twitter.com/S6MGsYig4h
— REPUBLIC OF SOMALILAND (@RepOfSomaliland) December 28, 2025
Mogadiscio dénonce une « violation » de la souveraineté somalienne
À l’inverse, la réaction a été virulente à Mogadiscio. Devant le Parlement somalien, le président Hassan Sheikh Mohamud a qualifié la reconnaissance israélienne de « plus grande des violations contre la souveraineté de la Somalie ». Selon lui, les tentatives d’Israël de « diviser » la Somalie constituent « une menace pour la sécurité et la stabilité de la région » et risquent d’encourager les mouvements sécessionnistes et extrémistes. Il a également mis en garde le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre le « transfert des guerres du Moyen-Orient vers la Somalie ».
🚨 🇸🇴 Somalie | Manifestation à Mogadiscio contre la reconnaissance du Somaliland par l’entité d’occupation israélienne. pic.twitter.com/7YuHk4Qv59
— Vue sur Djibouti (@View_of_Djib) December 28, 2025
Réactions palestiniennes et mise en garde des Houthis
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné l’accord de reconnaissance, dénonçant un « dangereux précédent » et une tentative de légitimation internationale d’Israël. Dimanche soir, le chef des rebelles houthis au Yémen, Abdel Malek al-Houthi, a franchi un cap supplémentaire en avertissant que toute présence israélienne au Somaliland serait considérée comme une « cible militaire ». Selon lui, une telle implantation constituerait « une agression contre la Somalie et le Yémen » et une menace directe pour la sécurité régionale.
Enjeux géostratégiques autour de la mer Rouge
Pour plusieurs analystes, un rapprochement entre Israël et le Somaliland pourrait offrir à l’État hébreu un accès stratégique à la mer Rouge, facilitant d’éventuelles opérations contre les Houthis au Yémen.
Le Somaliland avait par ailleurs été cité dans des rapports de presse comme un territoire susceptible d’accueillir des Palestiniens expulsés de Gaza, une hypothèse rejetée par les autorités locales.
Le Somaliland se veut rassurant
Le ministre de la Présidence du Somaliland, Khadar Hussein Abdi, a tenté d’apaiser les craintes, assurant que la reconnaissance par Israël « ne causera ni violences ni conflits ». « Cela ne nuira ni à la Somalie, ni aux Arabes, ni à qui que ce soit », a-t-il affirmé, évoquant une coopération axée sur l’économie, l’agriculture et la gestion de l’eau.
Un territoire stable mais toujours non reconnu
Situé au nord-ouest de la Somalie, le Somaliland couvre environ 175.000 km². Depuis 1991, il dispose de ses propres institutions, monnaie et forces de sécurité, et se distingue par une stabilité relative comparée à la Somalie, confrontée à l’insurrection des shebab et à des crises politiques récurrentes.
La reconnaissance par Israël a toutefois été largement condamnée en Afrique et dans le monde musulman. L’Union européenne a rappelé samedi son attachement au « respect de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale » de la Somalie.
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