Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, a lancé mercredi un appel à manifester le samedi 8 novembre. Objectif : protester contre les violences survenues lors du scrutin présidentiel du 25 octobre, marqué par la réélection d’Alassane Ouattara avec près de 90 % des voix.
Le parti de l’opposition entend dénoncer ce qu’il qualifie de “répression violente” et réclame la libération des prisonniers politiques arrêtés ces dernières semaines.
Des violences meurtrières lors du scrutin présidentiel
Selon les autorités ivoiriennes et la société civile, onze personnes ont perdu la vie depuis la mi-octobre, dont trois à Nahio, dans le centre-ouest, le jour du vote, lors d’affrontements entre électeurs et partisans du boycott.
Le PPA-CI avance un bilan plus lourd : 23 morts en octobre, qu’il attribue aux forces de l’ordre.
Malgré un taux de participation élevé, environ 2 % des bureaux de vote ont été perturbés, notamment dans plusieurs localités du centre-ouest, épicentre des tensions politiques.
Des convocations et des arrestations en série
Le climat politique reste explosif à Abidjan. Depuis mi-octobre, les marches de l’opposition non participante au scrutin ont été interdites pour deux mois, au nom de la sécurité publique. Des centaines de manifestants ont été arrêtés et des dizaines condamnés à trois ans de prison ferme.
Le procureur d’Abidjan a par ailleurs annoncé la découverte d’armes de guerre chez des membres présumés du service d’ordre du PPA-CI, liés à la préparation d’une manifestation.
Une opposition sous pression avant les législatives
Mardi 28 octobre, une vingtaine de cadres du PPA-CI et du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), autre grand parti d’opposition, ont été convoqués par la police, pour un motif non précisé. Le lendemain, le secrétaire général du PPA-CI, Jean-Gervais Tcheidé, a indiqué que ces convocations avaient été “suspendues”, information confirmée par la police.
“Ces manœuvres visent à empêcher nos députés de se porter candidats aux prochaines législatives”, a-t-il dénoncé. Le scrutin est prévu pour le 27 décembre.
Vers un nouvel affrontement politique ?
À un peu plus d’un mois des législatives, la Côte d’Ivoire reste profondément divisée. Alors que le pouvoir met en avant la stabilité retrouvée du pays, l’opposition continue de dénoncer une dérive autoritaire et un verrouillage du jeu politique.
La manifestation du 8 novembre s’annonce comme un test politique majeur pour le camp Gbagbo et un défi sécuritaire pour le pouvoir.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.