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Soudan : l’Union européenne dénonce la « brutalité » des paramilitaires et le ciblage ethnique de civils à El Facher

Actus. Après la prise de la ville stratégique d’El-Facher par les Forces de soutien rapide (FSR), l’Union européenne condamne mercredi 29 octobre une escalade de violences « d’une extrême gravité ». Bruxelles alerte sur des exactions à caractère ethnique et exige une « désescalade immédiate » dans un pays ravagé par la guerre civile depuis 2023.

Soudan : l’Union européenne dénonce la « brutalité » des paramilitaires et le ciblage ethnique de civils à El Facher
L'Union Européenne hausse le ton concernant la situation au Soudan - Wikimedia commons

L’Union européenne a haussé le ton mercredi face à l’horreur qui se déroule au Soudan. Dans un communiqué, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé la « brutalité » des Forces de soutien rapide (FSR), accusées de s’en prendre délibérément à des civils en raison de leur appartenance ethnique. Cette réaction intervient après un tournant majeur dans le conflit : la prise ce dimanche de la ville d’El-Facher, capitale du Darfour-Nord, dernière grande ville de la région encore contrôlée par l’armée soudanaise. Selon des témoignages recueillis sur place, l’offensive des paramilitaires a donné lieu à des massacres massifs. 

Accusations d’exécutions massives et crimes de guerre 

Les Forces conjointes, alliées de l’armée soudanaise, ont affirmé que les FSR avaient exécuté plus de 2.000 civils désarmés dimanche et lundi à El-Facher, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Parmi les victimes figurent également cinq bénévoles du Croissant-Rouge, tués alors qu’ils tentaient de porter secours à des familles déplacées. « Le ciblage de civils sur une base ethnique est inacceptable et doit cesser immédiatement », a réagi Kaja Kallas, appelant les FSR à respecter leurs obligations en matière de droit humanitaire international. L’UE exige également la protection des travailleurs humanitaires et des journalistes, pris eux aussi pour cible dans les zones contrôlées par les paramilitaires.

Le conflit soudanais, déclenché en avril 2023 après une guerre de pouvoir entre le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et le chef des FSR Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », a déjà causé des dizaines de milliers de morts et plus de 10 millions de déplacés.

Les paramilitaires contrôlent désormais tout le Darfour, région marquée par de précédents massacres au début des années 2000. Les Nations unies parlent aujourd’hui de « la pire crise humanitaire au monde », dans un pays où l’effondrement de l’État, la famine et les violences sexuelles utilisées comme armes de guerre ne cessent de s’aggraver. 

A lire aussi : Soudan : l’armée admet sa défaite à el-Facher, l’ONU et l’Union africaine dénoncent des « atrocités »

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