Les autorités judiciaires marocaines ont révélé mardi un premier bilan judiciaire des manifestations organisées par le collectif de jeunes GenZ 212, apparu fin septembre et très actif sur les réseaux sociaux. Ces protestations, menées dans plusieurs villes du pays, réclamaient des réformes dans l’éducation, la santé, la lutte contre la corruption et même le départ du gouvernement.
Selon Hassan Farhan, juge détaché auprès de la présidence du ministère public, 2.480 personnes sont poursuivies, dont 1.448 ont été placées en détention préventive. Parmi elles, plus de 20 % sont poursuivies pour "rébellion en réunion", 17 % pour "outrage et violence envers les forces de l’ordre" et 17 % pour "incitation à commettre des crimes".
[#GENZ212 ] Le mouvement Genz212 a organisé plusieurs sit in dans des villes marocaines.
— ENASS - الناس (@EnassMedia) October 26, 2025
📍A Rabat, un faible nombre de participants a été présent à cette action militante exigeant la libération des prisonniers du mouvement.✌🏻 pic.twitter.com/HumjCBmrQ8
Les manifestations, initialement pacifiques, avaient dégénéré certains soirs en affrontements et actes de vandalisme, causant trois morts selon les autorités. La police avait procédé à des interpellations massives lors des premiers jours, alors que les rassemblements étaient interdits.
Condamnations et inquiétudes sur le respect des droits
Au 27 octobre, les tribunaux marocains avaient déjà condamné 411 personnes, dont 76 mineurs, à des peines allant de prison ferme à sursis. Soixante et une personnes ont été condamnées en première instance à des peines allant d’un à quinze ans de prison, principalement pour pillage, dégradations de biens publics ou incendie volontaire. L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a toutefois dénoncé plusieurs violations de procédure. L’organisation s’inquiète du respect des droits de la défense et affirme que certains procès-verbaux auraient été rédigés "sous la contrainte". Elle demande des procès équitables pour toutes les personnes poursuivies.
L'AMDH a publié un rapport préliminaire sur les manifestations de la #Génération_Z 🇲🇦, révélant que plus de deux mille personnes ont été détenues dans différentes villes du royaume, dont des centaines de #mineurs
— Yabiladi.com (@yabiladi_fr) October 25, 2025
Détails 👇 : https://t.co/8YR11oK7lZ#GenZ #Maroc pic.twitter.com/CDVJIxrDOn
De son côté, le représentant du parquet affirme que "toutes les conditions d’un procès équitable ont été respectées dès l’arrestation" et que les enquêtes ont été menées "dans le respect de la loi".
Après deux semaines de mobilisation intense, les manifestations se sont raréfiées. La dynamique du mouvement a été freinée après un discours du roi Mohammed VI le 10 octobre, appelant à accélérer les réformes sociales, et l’annonce par le gouvernement d’un budget supplémentaire de 13 milliards d’euros en 2026 pour l’éducation et la santé — des revendications centrales du mouvement.
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