Le verdict était attendu. Deux jours après la proclamation officielle des résultats, la Côte d’Ivoire s’installe dans la continuité : Alassane Ouattara, 83 ans, a été réélu dès le premier tour avec 89,77% des voix. Une victoire sans suspense, mais non sans enjeux, alors que le chef de l’État s’apprête à entamer un quatrième mandat consécutif à la tête du pays.
Alassane Ouattara : une victoire écrasante, un pays à convaincre
La Commission électorale indépendante (CEI) a salué un scrutin « globalement bien déroulé », malgré quelques incidents isolés concernant à peine 1,8% de l’électorat. Le taux de participation, lui, s’élève à 50,10%, légèrement en dessous du niveau de 2020 — un chiffre qui nourrit le débat sur la mobilisation citoyenne.
« Ces actes localisés n’ont pas remis en cause la sincérité du vote », a déclaré Ibrahim Koulibaly-Kubier, président de la CEI, lors de l’annonce des résultats.
À Abidjan, la victoire du chef de l’État a été célébrée dans l’euphorie par les militants du RHDP, son parti.
Aux abords du siège, des jeunes scandaient « Un coup, K.O. » au rythme des sifflets et des grelots. Clément Séka, délégué du parti en Europe du Nord, confiait son émotion :
« Ce travail incommensurable que le Président a entamé, il doit maintenant l’achever. »
Pour ses partisans, la réélection d’Alassane Ouattara incarne la stabilité retrouvée du pays, après les crises qui ont marqué la décennie 2010.
« Tout ce qu’il a fait pour nous, c’est la paix et la sécurité », résume Mme Cissé, militante fidèle, arrivée en dansant au Q.G. du parti.
Mais ce plébiscite — obtenu dans un contexte d’absence des deux principales figures de l’opposition — laisse planer une autre question : celle du renouvellement démocratique.
Les analystes politiques estiment que la participation modérée traduit une fatigue électorale et un désengagement politique, notamment chez les jeunes.
Au-delà de la victoire, le défi du président réélu sera donc d’entretenir la stabilité tout en revitalisant la vie politique ivoirienne.
Un équilibre délicat pour celui qui, après quatorze ans de pouvoir, reste à la fois figure tutélaire et point de tension d’une démocratie en quête de respiration.
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