En fuite à l'île Maurice voisine où ses avoirs ont été gelés, le magnat de 56 ans, qui figurait parmi les dix plus grandes fortunes de Madagascar dans un classement Forbes de 2017, fait l'objet d'un mandat d'arrêt à Madagascar pour "blanchiment de capitaux" daté du 16 octobre, soit après la prise de pouvoir de l'armée.
Il serait lié au scandale des cinq gros porteurs Boeing 777 obtenus en juillet par la compagnie aérienne iranienne Mahan Air, qui fait l'objet de sanctions américaines, grâce à des certificats d'immatriculation provisoires décernés à Madagascar.
Ils avaient été émis par l'aviation civile de Madagascar (ACM). Après la révélation de l'affaire, celle-ci avait dénoncé une "falsification de documents" dans un communiqué, évoquant une modification "sans autorisation, en prolongeant illégalement sa validité".
D'après le courrier du ministère de la Justice obtenu par l'AFP et daté du 20 octobre, l'un des suspects, Singh Khushwinder, actuellement détenu à Madagascar, a désigné lors de son interrogatoire les "personnes associées dans le projet d'envoyer ces avions en Iran" comme étant le "ministre des Transports" limogé à la suite de cette affaire en juillet, Valery Ramonjavelo, le directeur général de l'ACM et son directeur, ainsi donc que Mamy Ravatomanga, désigné comme étant "derrière le ministre des Transports".
Un proche de l’ex-président Rajoelina dans la tourmente
Plusieurs suspects actuellement en détention dans l'île de l'océan Indien l'ont qualifié de cerveau de l'opération lors de leurs interrogatoires, menés notamment par le FBI, a appris l'AFP auprès de plusieurs sources ayant connaissance du dossier.
Singh Khushwinder a aussi affirmé, selon le courrier du ministère de la Justice, qu'un million d'euros a été versé au directeur général de l'ACM par un représentant de Mahan Air ainsi qu'un million d'euros au ministre des Transports. Sollicités, la représentation américaine et ses coopérants judiciaires dans l'île de l'océan Indien n'avaient pas réagi dans l'immédiat auprès de l'AFP.
Contacté par l'AFP la semaine passée, le groupe Sodiat, propriété de Mamy Ravatomanga, n'a pas répondu à la sollicitation de l'agence de presse. Maminiaina Ravatomanga, de son nom complet, cristallisait une partie de la colère de la rue ces dernières semaines.
Les manifestants l'accusaient de captation des richesses et d'emprise sur des secteurs entiers permises par sa proximité avec le président Andry Rajoelina, depuis renversé. Son conglomérat touchait à presque tout dans Madagascar: exportation de vanille et de litchis, distribution automobile, aviation, sécurité privée, médias, BTP, santé, immobilier, hôtellerie, tourisme, golf.
Le ralliement d'une unité militaire aux manifestants antigouvernementaux a entraîné la fuite du président Andry Rajoelina ainsi que d'une bonne partie de son clan.
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