Un pays asphyxié par un blocus jihadiste
Dans un communiqué transmis à l’AFP, mercredi 22 octobre, la CNDH se dit “très préoccupée” par les atteintes croissantes aux droits à l’alimentation et au travail provoquées par la pénurie de carburant qui touche le Mali.
Depuis septembre, le pays est soumis à un blocus organisé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, qui s’attaque aux camions-citernes en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, principales voies d’approvisionnement du pays enclavé.
Le JNIM justifie ce blocus comme une “représaille” à la décision des autorités maliennes d’interdire la vente de carburant hors stations en milieu rural, une mesure destinée à couper les réseaux logistiques des groupes armés. Résultat : stations-service à sec, flambée des prix du transport, paralysie économique et pénurie de denrées de première nécessité dans de nombreuses villes. « Cette crise affecte sérieusement l’accès à l’alimentation et le droit au travail », déplore la CNDH, qui rappelle à “l’État sa responsabilité première de protéger les droits économiques et sociaux des citoyens”.
Les conséquences du blocus sont visibles jusque dans la capitale Bamako, autrefois prioritaire pour l’approvisionnement. Désormais, elle aussi subit la crise comme l’intérieur du pays, déjà éprouvé depuis des semaines.
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Le régime critiqué sur sa réponse sécuritaire et sociale
La CNDH critique également l’insécurité persistante sur les routes, où les embuscades jihadistes se multiplient malgré les escortes militaires.
« Les autorités doivent tout entreprendre pour faire cesser les exactions portant atteinte à la liberté de circulation et aux droits de propriété », insiste l’institution.
Elle appelle aussi la junte à accompagner les entreprises et populations touchées par la crise, qui entraîne arrêts d’activités, chômage forcé, baisse du pouvoir d’achat et hausse des prix alimentaires.
Au pouvoir depuis deux coups d’État en 2020 et 2021, la junte malienne peine à enrayer l’avancée des groupes armés, tandis que la cartographie récente des attaques montre que le JNIM cherche désormais à isoler Bamako en coupant progressivement les axes routiers vitaux. Alors que la population s’enfonce dans la précarité et que le carburant devient un bien rare, les critiques contre les autorités de transition s’intensifient, pointant une réponse tardive et insuffisante face à une crise nationale devenue à la fois sécuritaire, économique et humanitaire.
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