Le gouvernement camerounais a interdit, à compter de mercredi 22 octobre, les rassemblements publics et la circulation des mototaxis dans plusieurs villes avant les résultats de l'élection présidentielle à laquelle l'ancien ministre Issa Tchiroma Bakary s'est autoproclamé vainqueur face au président sortant Paul Biya, 92 ans.
Depuis la semaine dernière, les partisans d'Issa Tchiroma qui selon son propre décompte a remporté 54,8% des suffrages contre 31,3% pour le président sortant Paul Biya, sont descendus dans la rue pour revendiquer la victoire au scrutin présidentiel.
La plupart des analystes s'attendent à ce que Paul Biya remporte un huitième mandat, dans un système que ses détracteurs accusent d'avoir été verrouillé au fil de ses 43 ans au pouvoir. Ces manifestations ont parfois tourné en affrontements avec les forces de sécurité anti-émeutes dans plusieurs localités.
Rassemblements et circulation des mototaxis suspendus dans plusieurs villes
Selon un arrêté préfectoral paru mardi, "en vue de permettre un meilleur maillage sécuritaire de la ville de Douala, à l'issue du scrutin du 12 octobre", les "activités de transport par motocycles sont interdites" de mercredi 18h à jeudi 6h, ainsi que "le jour de la proclamation des résultats de l'élection" et de "la prestation de serment du Président de la République alors déclaré élu".
Dans le département de la Ménoua, à l'ouest, "toute manifestation publique de rue et la circulation des mototaxis" sont interdites "jusqu'à nouvel ordre", selon un arrêté préfectoral paru mardi. Les cours ont également été suspendus à l'université de Garoua "avant, pendant et après" la proclamation des résultats de l'élection présidentielle "du mercredi 22 octobre au vendredi 24 octobre", selon un communiqué du recteur.
Des arrestations pour “insurrection et incitation à la rébellion”
Mardi 21 octobre, le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji avait annoncé l'interpellation à Garoua de 20 personnes pour des faits "d'insurrection et d'incitation à la rébellion" et leur déferrement devant des tribunaux militaires. Le ministre avait également invité les citoyens "à garder leur calme".
Les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel devraient être connus lundi soir au plus tard, après l'examen des huit recours qui a débuté mercredi.
Les partisans de chaque camp ont publié depuis plusieurs jours des compilations de résultats pour avancer la victoire de leur candidat. Les membres du Conseil constitutionnel sont considérés comme proches du président Paul Biya.
En août, ils avaient rejeté la candidature de Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018 mais dont il s'était proclamé vainqueur au lendemain du vote.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.