Audrey Randriamandrato, représentante diaspora de "Gen Z Madagascar" : "Notre objectif reste avant tout la refonte du système"

Le colonel Michaël Ranjanirina a nommé un Premier ministre, c’est Herintsalama Rajaonarivelo, un homme d’affaires et l’actuel président de la Banque nationale de l’industrie. C’est une nomination que vous désapprouvez. Vous l’avez désapprouvée à travers un communiqué, et cette nomination vous inquiète. Pourquoi ?

Cette nomination nous inquiète tout simplement parce qu’elle n’a pas été concertée, premièrement. À aucun moment Gen Z Madagascar ni le collectif n’ont été consultés. Deuxièmement, c’est un homme d’affaires qui a déjà eu des relations avec l’ancien gouvernement. Donc, évidemment, il y a énormément de réserves sur sa nomination.
Quelles en sont les raisons ? Y a-t-il des liens avec Mamy Ravatomanga ou encore avec Hassanein Hiridjee ? On ne sait pas. Nous estimons donc que cette nomination est vraiment problématique à ce stade.

Vous avez publié une liste noire de personnalités que vous ne vouliez pas voir au pouvoir. Vous souhaitez surtout, vous l’avez dit, être inclus dans les prises de décision, sans forcément occuper un ministère. Avez-vous des profils, voire des noms que vous aimeriez proposer ?

Oui, effectivement, nous avons déjà des porte-paroles désignés par le mouvement, que ce soit à Antananarivo ou dans les autres provinces. D’ailleurs, nous allons organiser un séminaire afin de faire venir les membres de Gen Z Madagascar de toutes les provinces, pour que nous puissions proposer des profils capables d’apporter leur aide en consultation, en tant que garde-fous et garants de la redevabilité de ces politiciens. Cependant, notre objectif reste avant tout la refonte du système, et nous ne pourrons évidemment pas proposer les mêmes personnes, même issues de notre génération.

Est-ce que vous vous inquiétez de ne plus avoir l’oreille du colonel Ranjanirina, que vous décriviez au départ comme ouvert à la discussion ?

Aujourd’hui, je pense que le colonel est encore ouvert à la discussion. Il reste quelqu’un qui insiste sur son soutien à la jeunesse. Cependant, je dénonce ce qui se fait sur le fond comme sur la forme : dans les discours, on affirme écouter la jeunesse, mais dans les faits, pourquoi cette nomination du Premier ministre, et quelle est la suite ?

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