Madagascar. "Michael Randrianirina est quand même 'prisonnier' d'un certain nombre d'éléments", explique l’historien Solofo Randrianja

Actus. Plus d’un mois après la chute de l’ex-président Andry Rajoelina, les échanges se poursuivent entre le nouveau gouvernement de la Refondation et la société civile. Où en est ce processus ? Le gouvernement sera-t-il en mesure de répondre aux attentes de toutes les parties ? L’historien Solofo Randrianja, de l’université de Tamatave, était l’invité d’Africa Radio ce mardi 2 décembre.

Madagascar. "Michael Randrianirina est quand même 'prisonnier' d'un certain nombre d'éléments", explique l’historien Solofo Randrianja
Le président de la Refondation, Michael Randrianirina - Facebook / Présidence de la Refondation de la République de Madagascar

Est-ce que cette refondation, dans l'ensemble, satisfait les Malgaches ?

C'est un peu compliqué comme question parce que les Malgaches ne parlent pas d'une seule voix. Donc je dirais qu’il y a des déçus, des très déçus, des un peu déçus, des gens qui sont très contents de ne plus vivre sous l’ancien régime… Ça dépend en fait des catégories.

Le président Michael Randrianirina aime parler de « refondation » plutôt que de « transition ». Est-ce qu’il y a une différence profonde ou est-ce qu’il joue sur les mots ?

Il ne joue pas sur les mots, à mon avis. En sciences politiques, la plupart des régimes issus d’un régime militaire, enfin, arrivés au pouvoir par des moyens extraconstitutionnels, je n’aime pas trop le terme « coup d’État », ont tendance, une fois au pouvoir, à laisser tomber l'uniforme et puis faire de la politique. Et quand on parle de refondation, on va vers cette voie-là parce qu’on met les bases de ce futur régime politique...

Pour revenir aux critiques : il y a des critiques notamment de la part de certains acteurs de la société civile et de la Gen Z, qui soulignent un manque de rupture totale avec les années Rajoelina, notamment concernant la présence de certains ministres qui étaient sous les gouvernements d’Andry Rajoelina. Qu'est-ce qui explique leur présence au sein de ce gouvernement de la refondation ?

Il y a plusieurs hypothèses. Alors la Gen Z s’était lancée dans des manifestations : étaient-elles vraiment préparées à la chute du régime, qui est arrivée un peu rapidement ? Mais les militaires semblent s’être préparés en amont plus ou moins. Disons qu’il y a eu des tentatives de coup d’État : le colonel Randrianirina a été emprisonné pour ça pendant un petit moment, et la plupart des militaires qui l’entourent sont un peu dans cette mouvance.

Alors ça, c’est le contexte. 

Tous les membres de l'ancien régime se sont aussi trouvés un peu orphelins après la fuite, l’exfiltration, de leur chef (l'ancien président Andry Rajoelina, ndlr). Et ils se sont un peu jetés dans les bras des modérés, parce qu’il y a plusieurs tendances dans ce mouvement-là, pour ne pas être victimes de la vindicte populaire

 

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