L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé lundi 8 décembre que des frappes de drones attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR) avaient fait 114 morts, dont 63 enfants, à Kalogi, dans le Kordofan du Sud. Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, "des frappes répétées dans l’État du Kordofan du Sud ont touché une école maternelle et, à au moins trois reprises, l’hôpital rural de Kalogi". L’estimation provient du système de l’OMS de surveillance des attaques visant les soins de santé.
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Le chef de l’unité administrative de Kalogi, Essam al-Din al-Sayed, a confirmé dimanche 7 décembre à l’AFP que trois frappes avaient successivement touché "une école maternelle, puis un hôpital", avant de viser "des personnes qui tentaient de secourir les enfants". Il a attribué l’attaque aux FSR et à leurs alliés du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord, opposés depuis avril 2023 à l’armée soudanaise qui contrôle encore cette ville stratégique. L’Union africaine avait déjà fait état dimanche de plus de 100 morts.
Secouristes pris pour cible et hôpitaux saturés
Sur X, Tedros Adhanom Ghebreyesus a dénoncé "ces attaques insensées contre des civils et des infrastructures de santé", soulignant que "des ambulanciers et des secouristes ont été pris pour cible alors qu’ils tentaient de transporter les blessés". Les survivants ont été transférés vers l’hôpital d’Abu Jebaiha, où des appels urgents à des dons de sang et à une aide médicale ont été lancés.
Une région stratégique prise dans une spirale de violences
Ces nouvelles attaques interviennent dans un contexte de violents combats au Kordofan, région devenue stratégique depuis la prise par les FSR, en octobre, de l’ensemble du Darfour. La guerre déclenchée en avril 2023 a déjà tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé 12 millions d’habitants et détruit de nombreuses infrastructures essentielles.
L’OMS recense désormais 63 attaques contre des établissements de santé depuis le début de l’année au Soudan, ayant causé 1 611 morts et 259 blessés. Au total, 52 incidents ont visé du personnel médical, 45 des infrastructures et 32 des patients, illustrant une escalade continue contre les services vitaux du pays.
Le plus grand champ pétrolifère du pays sous contrôle des FSR
Par ailleurs, les paramilitaires des FSR ont pris lundi 8 décembre le contrôle du plus grand champ pétrolifère du pays, dans la région du Kordofan. Les Forces de soutien rapide (FSR) "ont pu prendre le contrôle de la zone stratégique de Heglig (...) après la fuite de l'armée", selon un communiqué publié sur leur chaîne Telegram. Les troupes de l'armée se sont retirées de la zone "pour protéger les installations pétrolières et éviter des dommages", a confirmé à l'AFP une source militaire sous couvert d'anonymat.
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