Volker Türk a appelé jeudi 4 décembre les parties en conflit au Soudan - d'un côté, l'armée, de l'autre, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) - à "cesser immédiatement les combats", redoutant une nouvelle spirale d’atrocités dans la région du Kordofan. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a décrit une situation "catastrophique", rappelant les massacres commis fin octobre à El-Fasher, au Darfour, après la prise de la ville par les FSR.
Enlèvements, violences sexuelles et recrutements forcés
Les combats ont redoublé d’intensité cette semaine dans le sud du pays, où l’armée tente de repousser les FSR loin de l’axe stratégique reliant Khartoum au Darfour. Depuis le 25 octobre, date de la chute de Bara aux mains des paramilitaires, le Haut-Commissariat a comptabilisé "au moins 269 morts parmi les civils", tués par des frappes aériennes, des tirs d’artillerie ou des exécutions sommaires. L’ONU rapporte également "des représailles, des détentions arbitraires, des enlèvements, des violences sexuelles et des recrutements forcés, y compris d’enfants".
Escalade meurtrière dans les trois États du Kordofan
Selon le Haut-Commissariat, les violences se sont encore aggravées dans les trois États du Kordofan. Le 3 novembre, un drone des FSR a visé une tente funéraire à El Obeid, faisant 45 morts, principalement des femmes. Moins d’un mois plus tard, le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda a tué au moins 48 civils. Pour Volker Türk, l’histoire est en train de "se répéter" à peine quelques semaines après El-Fasher.
Famine, blocages humanitaires et appel à l’action
L’ONU décrit une situation humanitaire "catastrophique" : la famine est déjà confirmée à Kadugli et demeure probable à Dilling. Toutes les parties armées entravent l’accès des organisations humanitaires, aggravant la crise pour des populations déjà épuisées par près de vingt mois de guerre.
"Nous ne pouvons laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté Volker Türk. Depuis avril 2023, les violences ont fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 12 millions de personnes à fuir, plongeant le Soudan dans la pire crise humanitaire au monde selon les Nations unies.
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