La Maison Blanche durcit sa ligne. En déplacement à Abidjan pour l’investiture du président Alassane Ouattara, Jacob Helberg, sous-secrétaire d’État américain à la Croissance économique, a livré un message sans ambiguïté : la sécurité en Afrique de l’Ouest est devenue une priorité majeure pour Washington.
Face à l’embrasement du Sahel, les États-Unis veulent éviter un scénario d’extension incontrôlée des violences, désormais aux portes du Golfe de Guinée.
Un Sahel en crise, chiffres vertigineux
Selon une analyse de données Acled, les attaques jihadistes ont presque triplé en six ans : 1.900 en 2019, plus de 5.500 en 2024 et déjà 3.800 avant le 10 octobre 2025. Une zone aussi vaste que deux fois l’Espagne est désormais sous tension.
Le bilan humain, lui, fait froid dans le dos : près de 76.900 morts depuis 2019. Une spirale de violence qui frappe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et s’étend progressivement vers des États jadis épargnés comme la Côte d’Ivoire, le Togo ou le Bénin.
Investissements américains sous conditions
Washington revoit sa stratégie africaine : moins d’aide au développement, davantage de commerce et d’investissements privés. Mais un prérequis s’impose : la stabilité.
« Si les Américains doivent prendre des risques pour investir, cet investissement doit être fiable et sécurisé », a insisté Jacob Helberg.
Depuis plusieurs semaines, des responsables américains multiplient les visites à Bamako, Ouagadougou et Niamey pour promouvoir une « solution américaine » combinant lutte contre le terrorisme et ouverture économique.
Une diplomatie encore en suspens
Les discussions avec les juntes sahéliennes se poursuivent, mais Washington avance prudemment. Helberg parle d’un processus « prématuré » à commenter, tout en rappelant que la crise dépasse les frontières nationales : « Les problèmes de sécurité de la région sont une question régionale, bien plus qu’une question nationale. »
Mi-novembre, les trois régimes militaires se sont dits prêts à « coopérer pleinement » avec les partenaires internationaux. Reste à savoir si cette déclaration d’intention suffira à rassurer Washington, de plus en plus préoccupé par l’avenir du Sahel.
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