Election présidentielle en Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo dénonce un "coup d’État civil" et un "braquage électoral"

Actus. À quelques jours de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, l’ancien chef d’État Laurent Gbagbo, dont la candidature a été rejetée, a dénoncé mercredi 22 octobre un scrutin « verrouillé » au profit du président sortant Alassane Ouattara. Il affirme son soutien aux opposants, tout en refusant d’appeler à la rue.

Election présidentielle en Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo dénonce un "coup d’État civil" et un "braquage électoral"
L'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo - Wikimedia commons

Un scrutin contesté et un climat politique explosif 

La tension monte en Côte d’Ivoire à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle prévu samedi. Dans une interview accordée au média AFO Media, Laurent Gbagbo, 80 ans, a qualifié le scrutin de « coup d’État civil » et de « braquage électoral » après l’exclusion de sa candidature et de celle de Tidjane Thiam, son principal allié de l’opposition. 
« On a écarté ma candidature, de même qu’on a écarté la candidature de Tidjane Thiam. Ceux qui peuvent gagner ces élections ont été écartés. Je n’accepte pas ça », a déclaré l’ancien président. 
Le Conseil constitutionnel a rejeté leurs dossiers, invoquant pour Gbagbo une condamnation judiciaire liée à la crise post-électorale de 2010-2011, et pour Tidjane Thiam des questions de nationalité. L’opposition crie à l’exclusion politique organisée par le pouvoir. 

Alors que le président Alassane Ouattara, 83 ans, brigue un quatrième mandat, son parti assure que tout se passe dans le respect de la Constitution. Mais sur le terrain, les tensions montent : quatre morts ont été recensés depuis la mi-octobre lors de manifestations réprimées ou affrontements avec les forces de l’ordre. 
Plus de 700 personnes ont été arrêtées, certaines pour des faits qualifiés « d’actes de terrorisme », selon le procureur Oumar Braman Koné. Au moins 60 manifestants ont déjà été condamnés à trois ans de prison ferme pour troubles à l’ordre public. 

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Laurent Gbagbo refuse d’appeler à la rue mais lâche ses derniers cartouches politiques 

Malgré son ton offensif, Laurent Gbagbo se montre prudent : « Je soutiens ceux qui manifestent contre ce braquage électoral », a-t-il assuré, tout en précisant : « Je n’appelle pas mes partisans à descendre dans la rue. » 
Le PPA-CI, son parti, et le PDCI de Tidjane Thiam avaient appelé à manifester, mais le pouvoir a interdit toute mobilisation, invoquant des risques de violences. Peu de figures de l’opposition sont d’ailleurs visibles dans la rue, laissant penser que l’opposition cherche à éviter l’escalade comme en 2010-2011. 
Après son exclusion du scrutin, Laurent Gbagbo a également annoncé un tournant personnel : « Je ne serai plus candidat à la direction de mon parti après les législatives de décembre. Je vais vivre un peu, écrire… Je m’interdirai d’occuper des fonctions politiques"

L’ancien président refuse toutefois de soutenir l’un des quatre opposants encore en lice contre Ouattara : « On ne soutient personne. On ne soutient même pas la dynamique électorale. » 
Le premier tour de la présidentielle ivoirienne se jouera donc dans un climat de méfiance extrême, entre défiance démocratique, opposition privée de candidats majeurs et risque de nouvelles violences. 
 

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