Des frappes répétées sur un aéroport sur le point de rouvrir
Depuis mardi, l’aéroport de Khartoum, hors service depuis deux ans et prévu pour une réouverture imminente, est visé par des attaques de drones. Les frappes sont attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagés dans une guerre pour le pouvoir contre l’armée régulière depuis avril 2023.
Un témoin du sud d’Omdourman raconte :
« À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, des tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et de l'unité médicale. »
Un autre précise : « Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions”
Face à ces menaces, la réouverture de l’aéroport a été suspendue jusqu’à nouvel ordre, selon un responsable sous couvert d’anonymat. Cette infrastructure est pourtant cruciale pour le retour progressif des institutions clés à Khartoum, alors que la capitale avait été temporairement déplacée à Port-Soudan au début du conflit.
The management of Khartoum International Airport announced on Wednesday the official resumption of operations after a Badr Airlines civilian aircraft landed, marking the return of civil aviation activity to the Sudanese capital after a hiatus of more than two years due to the… pic.twitter.com/Cl2UnSy4dw
— Sudan Tribune (@SudanTribune_EN) October 22, 2025
Une ville dévastée et une crise humanitaire sans précédent
Malgré la reprise de la ville par l’armée au printemps, Khartoum reste largement dévastée, marquée par des coupures d’électricité et des frappes récurrentes de drones. Plus d’un million de personnes déplacées y sont retournées ces dix derniers mois, selon l’agence des migrations de l’ONU.
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions d’habitants. L’ONU qualifie la situation de « pire crise humanitaire au monde », soulignant la détérioration des conditions de vie, l’accès limité aux services essentiels et l’insécurité permanente.
Alors que la reprise des services à Khartoum peine à se concrétiser, les frappes de drones et la lutte acharnée entre l’armée et les FSR risquent de prolonger l’instabilité et les souffrances des civils pour les mois à venir.
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