La junte militaire désormais au pouvoir en Guinée-Bissau a rendu publique, lundi 8 décembre, une charte de la transition, destinée à servir de cadre juridique pour la période ouverte après le renversement d’Umaro Sissoco Embalo le 26 novembre. Ce texte fixe une transition d’un an et interdit à ses principaux dirigeants de concourir aux prochaines élections.
La veille de l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle et des législatives, les militaires avaient suspendu le processus électoral et évincé Umaro Sissoco Embalo, au pouvoir depuis 2020. La junte a ensuite désigné le général Horta N'Tam comme président de transition et nommé un Premier ministre.
Une transition limitée à un an, mais des doutes subsistent
La charte, publiée par la présidence et consultée mardi 10 décembre, stipule que "la période de transition durera douze mois et prendra fin avec la prise de fonction du Président de la République élu". Elle précise aussi que le président de transition et le Premier ministre "ne peuvent pas se porter candidats" aux scrutins qui clôtureront cette phase.
Le texte prévoit en outre l’adoption d’une loi d’amnistie pour les "actes de subversion de l’ordre constitutionnel du 26 novembre 2025". Il rend les fonctions de président et de Premier ministre "incompatibles" avec la direction d’un parti politique.
Pour Paulino Quade, juriste à l’université Amilcar Cabral, "le doute est permis sur la durée de la transition car avec les militaires, il faut de la prudence dans leurs déclarations".
Un Conseil national de la transition chargé de réviser la Constitution
La charte détaille la composition du Conseil National de Transition (CNT), un organe législatif de 65 membres nommés par le président, le Haut Commandement Militaire ou issus des partis et de la société civile. Le CNT devra notamment "préparer la révision de la Constitution de la République" et élire une nouvelle direction de la Commission Nationale des Élections, désormais placée sous sa tutelle.
Située entre le Sénégal et la Guinée, la Guinée-Bissau demeure l’un des pays les plus instables d’Afrique de l’Ouest. Depuis son indépendance en 1974, le pays a déjà connu quatre coups d’État et de multiples tentatives de putsch. La transition qui s’ouvre accentue les interrogations sur la trajectoire politique du pays.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.