Kenya. Mort de Iain Douglas-Hamilton, fondateur de Save The Elephants : "Il a changé l'avenir des éléphants"

L’ONG Save the Elephants a annoncé mardi 9 décembre la mort à Nairobi d’Iain Douglas-Hamilton, décédé lundi 8 décembre à l’âge de 83 ans. Le communiqué salue un pionnier de la conservation, qui "a révolutionné notre compréhension (...) grâce à ses recherches novatrices". Né au Royaume-Uni, formé dans les universités britanniques, ce zoologiste écossais a consacré la majeure partie de sa vie à l’Afrique, travaillant successivement en Ouganda, en Tanzanie, puis au Kenya où il s’était installé avec sa famille.

Frank Pope, directeur de Save the Elephants, a rendu hommage à un homme qui a "changé l’avenir non seulement des éléphants, mais aussi d’un grand nombre de personnes à travers le monde", louant son "courage", sa "détermination" et sa "rigueur".

Un pionnier face au braconnage de l’ivoire

Iain Douglas-Hamilton débute ses recherches en Tanzanie avant de s’engager pleinement, dans les années 1980, dans la lutte contre le braconnage de l’ivoire qui décimait alors les populations d’éléphants. Il fut le premier à documenter rigoureusement l’ampleur de la crise, en utilisant la surveillance aérienne afin de compter de vastes effectifs. Ce travail a joué un rôle crucial dans la mobilisation internationale ayant conduit à l’interdiction du commerce mondial de l’ivoire en 1989.

Ces opérations étaient périlleuses : Douglas-Hamilton et son épouse, Oria Douglas-Hamilton, s’installaient sur des gilets pare-balles dans leur petit avion, craignant d’être pris pour cible par des braconniers. Leur détermination a contribué à transformer les méthodes de conservation.

Une vision devenue la norme

En 1993, Iain Douglas-Hamilton fonde Save the Elephants. Il y introduit le suivi GPS et perfectionne les techniques de surveillance aérienne, aujourd’hui devenues des standards dans la protection de la faune sauvage. Avec Oria Douglas-Hamilton, il a publié deux ouvrages primés consacrés aux éléphants.

Sa contribution lui valut de recevoir l’Ordre de l’Empire britannique en 1992, puis d’être fait Commandeur de l’Empire britannique en 2015. Sa disparition représente une perte majeure pour le monde de la conservation, qu’il a profondément marqué par ses innovations et son engagement inflexible.