Nouvelle application Africa Radio

Cameroun: "Dans la rue, les plus grands violentent les plus petits", témoigne un enfant

Aujourd’hui 16 juin, est la journée de l’enfant africain. Et on s’intéresse aux enfants de la rue au Cameroun. Ils font partie du décor dans la capitale économique, Douala. On les voit à longueur de journée parcourir les artères des quartiers commerciaux, avec l’espoir d’attirer l’attention de généreux passants pour leur permettre d’avoir de quoi se nourrir. Notre correspondant Dipita Tongo a rencontré deux d’entre eux. Suivez son reportage.

La journée de l’enfant africain

16 juin 2022 à 11h23 par Dipita Tongo / Africa Radio

Pour certains, ils suscitent peur  et méfiance. Estimés à plus de 4000  par le ministère des affaires sociales, les enfants de la rue qui errent dans les artères  des quartiers commerciaux de Douala la capitale économique du Cameroun, sont souvent accusés de tous les maux. 

Vols divers, vandalisme contre des biens privés, harcèlement de passants pour réclamer de l’argent, et parfois même acte de violence injustifiés sur des inconnus. 

A 12 ans, Dafarou Ahmed connait tous ces préjugés sur les enfants de la rue. Débarqué à Douala il ya quelques années après avoir déserté  l’école ans sa région de l’extrême nord du Cameroun, il décrit des réalités qu’il a eu parfois à vivre dans la rue : 

 « La nuit je dormais dans des hangars ou je cherchais des comptoirs vides je prenais des cartons sur lesquels je me couchais, c’est très difficile dans la rue les plus grands violentent les plus petits, il y’a par exemple des kidnappings ».

 

 

Pour survivre, d’autres enfants de la rue  comme Stéphane Kegne, âgé d’une dizaine d’années  venu de l’Ouest du Cameroun, font de petits boulots :

 « Dans la rue j’avais les petits jobs au marché et de temps en temps je passais aussi au foyer le dimanche ». 

Abandonnés à eux-mêmes, les enfants de la rue de Douala gardent néanmoins l’espoir  d’un avenir  meilleur ; malgré l’incertitude et  le désespoir de leur quotidien. Apparus à Douala au  début des années 1980, les autorités camerounaises peinent à trouver des solutions pour leur proposer d’autres voies.

 

Dipita Tongo, pour Africa Radio 

"Dans la rue, les plus grands violentent les plus petits", témoigne un enfant