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Canada: la diplomate sénégalaise arrêtée devait plus de 45.000 CAD à son propriétaire

La diplomate sénégalaise dont l'arrestation au Canada la semaine dernière a provoqué un tollé à Dakar devait plus de 45.000 dollars canadiens (34.000 euros) de dommages à son propriétaire pour avoir gravement détérioré son logement, selon un document judiciaire.

AFRICA RADIO

9 août 2022 à 22h51 par AFP

L'ordonnance du Tribunal administratif du logement, obtenue lundi soir par Radio-Canada et que l'AFP a pu consulter, indique qu'Oumou Kalsoum Sall a été condamnée le 2 juin pour "loyer non payé" et "dommages-intérêts pour dommages au logement". "Le mobilier est plein de cafards. Les meubles sont éraflés et égratignés. Il en manque. Tout est sale", peut-on lire dans le document qui ajoute que quatre traitements contre les nuisibles n'ont pas permis de s'en débarrasser. On y apprend également que "le revêtement du plancher du sous-sol est imbibé et qu'il y a de la moisissure sur les murs du sous-sol". Ce jugement fait surface après que le ministère sénégalais des Affaires étrangères a dénoncé vendredi l'arrestation de son employée, évoquant un "acte raciste", violent et commis en dépit du "statut de diplomate de la victime et de l'inviolabilité de son domicile". La vice-Première ministre canadienne Chrystia Freeland a réagi en dénonçant lors d'une conférence de presse mardi des "actes de brutalité (...) inacceptable". La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a par ailleurs précisé le même jour s'être entretenue avec son homologue sénégalaise et lui avoir assuré que le gouvernement canadien "attend(ait) avec impatience une enquête complète" en la matière. Samedi, le gouvernement du Québec -- province où s'est déroulé l'incident -- avait annoncé l'ouverture d'une enquête de la police des polices québécoises après "une intervention policière qui soulève des questions". La police de Gatineau, banlieue québécoise de la capitale fédérale canadienne Ottawa, avait reconnu vendredi soir l'altercation survenue alors qu'un huissier de justice "muni d'une ordonnance devant être exécutée" avait demandé le concours des forces de l'ordre. La police a indiqué avoir fait face à "une personne agressive et refusant de collaborer". "Une policière a été frappée au visage et blessée", indique un communiqué, et "les policiers ont donc décidé de procéder à l'arrestation" de la diplomate. Mais elle "a résisté" et "blessé par morsure un deuxième policier". A "aucun" moment la diplomate "n'a mentionné avoir été blessée ou avoir des douleurs", souligne le service de police, qui reconnaît pourtant, sans plus de détails, qu'une ambulance a été dépêchée quelques minutes plus tard.