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Le président béninois Patrice Talon a annoncé jeudi soir le "retrait des réserves de change du franc CFA" qui se trouvent en France et son souhait de voir rentrer au pays l'ancien président Boni Yayi, actuellement en exil. 

"Nous sommes tous d'accord l&agrave;-dessus, &agrave; l'unanimit&eacute;, pour mettre fin &agrave; ce mod&egrave;le", a d&eacute;clar&eacute; le pr&eacute;sident Talon dans une interview &agrave; la radio RFI et &agrave; la cha&icirc;ne France 24, assurant que ce mod&egrave;le &eacute;tait avant tout un "probl&egrave;me psychologique" et non "technique".&nbsp;
"La banque centrale des pays d'Afrique de l'UMOA (Union mon&eacute;taire ouest-africaine) va g&eacute;rer la totalit&eacute; de ces r&eacute;serves de devises et va les r&eacute;partir aupr&egrave;s des diverses banques centrales partenaires dans le monde", a assur&eacute; le chef de l'Etat b&eacute;ninois, d&eacute;clarant que cela se ferait "tr&egrave;s rapidement", mais sans donner de calendrier pr&eacute;cis.&nbsp;
D&eacute;but octobre, le ministre fran&ccedil;ais des Finances, Bruno Le Maire, avait d&eacute;clar&eacute; que la France &eacute;tait ouverte &agrave; une "r&eacute;forme ambitieuse" du franc CFA.&nbsp;Il avait dit attendre que les 15 pays qui partagent cette devise attach&eacute;e &agrave; l'euro "d&eacute;cident ce qu'ils souhaitent", &agrave; un moment o&ugrave; l'Afrique de l'Ouest envisage de cr&eacute;er sa propre monnaie unique.&nbsp;
"Nous sommes disponibles et nous sommes pr&ecirc;ts", avait-il alors assur&eacute;, au terme d'une r&eacute;union des ministres des Finances et des gouverneurs des pays de la zone franc.
Etabli en 1945, une quinzaine d'ann&eacute;e avant l'ind&eacute;pendance des colonies fran&ccedil;aises, la valeur du franc CFA est aujourd'hui index&eacute;e sur l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA) ce qui maintient les &eacute;conomies africaines dans la d&eacute;pendance de la politique mon&eacute;taire europ&eacute;enne, une situation r&eacute;guli&egrave;rement tax&eacute;e de "n&eacute;o-colonialisme".
Le ministre b&eacute;ninois des Finances, Romuald Wadagni, avait d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; le seul repr&eacute;sentant africain &agrave; prendre la parole lors de la conf&eacute;rence de presse apr&egrave;s la r&eacute;union au nom des pays de la zone Umoa (Union mon&eacute;taire ouest-africaine), qui comprend le B&eacute;nin, le Burkina Faso, la C&ocirc;te d'Ivoire, la Guin&eacute;e Bissau, le Mali, le Niger, le S&eacute;n&eacute;gal et le Togo.
"Nous travaillons la main dans la main avec la France", avait-il affirm&eacute;, tout en rappelant que les pays de la Communaut&eacute; &eacute;conomique des &Eacute;tats de l'Afrique de l'Ouest (C&eacute;d&eacute;ao) - dont le Ghana - se sont mis d'accord pour l'adoption &agrave; l'horizon 2020 d'une monnaie unique - l'eco - qui sonnerait le glas du franc CFA dans cette r&eacute;gion.&nbsp;
- Crise politique -&nbsp;
Le chef de l'Etat b&eacute;ninois a d'autre part fait un geste d'apaisement de la crise politique qui agite le pays depuis les &eacute;lections l&eacute;gislatives d'avril, auxquelles l'opposition n'avait pas pu pr&eacute;senter de listes de candidats.Patrice Talon a "souhait&eacute;" le "retour au B&eacute;nin" de l'ancien pr&eacute;sident Boni Yayi, qui se trouve actuellement en exil apr&egrave;s que son domicile de Cotonou eut &eacute;t&eacute; encercl&eacute; pendant pr&egrave;s de deux mois par les forces de l'ordre.&nbsp;
De par la "noblesse de sa fonction" d'ancien chef d'Etat, son adversaire politique doit faire "l'objet de traitement particulier".&nbsp;
"Le peuple pourrait mal le percevoir", a soulign&eacute; Patrice Talon."Boni Yayi a &eacute;t&eacute; impliqu&eacute; dans ce qui s'est pass&eacute;" lors des violences post-&eacute;lectorales qui ont d&eacute;but&eacute; le 1er mai &agrave; Cotonou et ont fait plusieurs morts par balles, selon le chef de l'Etat, qui a ajout&eacute; lui "avoir fait comprendre".&nbsp;
Plus t&ocirc;t dans la journ&eacute;e, le pr&eacute;sident b&eacute;ninois, fortement critiqu&eacute; pour avoir engag&eacute; un tournant autoritaire dans un pays r&eacute;put&eacute; pour &ecirc;tre un mod&egrave;le d&eacute;mocratique en Afrique de l'Ouest, a promulgu&eacute; la nouvelle Constitution, d&eacute;j&agrave; approuv&eacute;e &agrave; l'unanimit&eacute; par le Parlement et la Cour constitutionnelle.&nbsp;
Parmi les r&eacute;formes, on note l'impossibilit&eacute; de faire "plus de deux mandats pr&eacute;sidentiels &agrave; vie", ce qui exclut d'ores et d&eacute;j&agrave; une potentielle candidature de l'ancien pr&eacute;sident Yayi (2006-2016).&nbsp;
Le Parlement a &eacute;galement valid&eacute; une proc&eacute;dure d'amnistie, qui permet de ne pas engager de poursuites contre l'ancien chef de l'Etat, ni contre les forces de l'ordre qui ont, selon le pr&eacute;sident Talon, agit pour se prot&eacute;ger.&nbsp;
Il a expliqu&eacute; que les violences post-&eacute;lectorales &eacute;taient "une responsabilit&eacute; globale" du peuple b&eacute;ninois, mais qu'il en &eacute;tait de fait "le premier &agrave; (en) tenir la responsabilit&eacute;".&nbsp;
Le pr&eacute;sident Talon a assur&eacute; que sa propre candidature &agrave; la pr&eacute;sidentielle de 2021 d&eacute;pendrait de son "&eacute;tat d'esprit", de "l'environnement politique" et de la r&eacute;forme pour "renforcer les partis politiques".
Interrog&eacute; sur le fait que ses deux plus grands adversaires politiques de la pr&eacute;c&eacute;dente pr&eacute;sidentielle de 2016 sont tous deux interdits de se pr&eacute;senter par des d&eacute;cisions de justice et vivent actuellement en exil en France, le pr&eacute;sident Talon a d&eacute;clar&eacute; qu'ils "devaient se tenir responsables de +leurs+ actes".&nbsp;

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