Jean Claude Naimro du groupe Kassav rend hommage a Jacob Desvarieux

La libre antenne du vendredi

Mort de Moubarak, le raïs balayé par le Printemps arabe

Egypte: mort de l'ex-président Moubarak dans un hôpital militaire

Les grandes dates d'Hosni Moubarak

Moubarak, l'autocrate déchu à l'image corrompue

Egypte : l'ancien président Hosni Moubarak est mort

Sissi rend hommage à Moubarak lors d'une cérémonie militaire

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a rendu hommage mercredi à Hosni Moubarak lors des funérailles de l'ex-président, qui a régné pendant 30 ans avant de quitter le pouvoir en 2011 sous la pression du Printemps arabe.

M. Sissi a men&eacute; une procession pr&egrave;s de la mosqu&eacute;e al-Mouchir Tantaoui, dans l'est du Caire, au son des coups de canon en hommage &agrave; Moubarak, d&eacute;c&eacute;d&eacute; la veille &agrave; 91 ans, dans un h&ocirc;pital militaire du Caire.
Le cercueil, arriv&eacute; par h&eacute;licopt&egrave;re peu auparavant, a &eacute;t&eacute; pos&eacute; sur un aff&ucirc;t de canon et escort&eacute; par des soldats en grands uniformes.
Derri&egrave;re le pr&eacute;sident Sissi, suivait une foule de personnalit&eacute;s &eacute;gyptiennes, dont le Premier ministre Mostafa Madbouly, les fils du d&eacute;funt, Alaa et Gamal, ou encore le pape orthodoxe copte Tawadros II.

- Trois jours de deuil -

L'actuel pr&eacute;sident a bri&egrave;vement salu&eacute; la famille de Moubarak qui doit ensuite &ecirc;tre enterr&eacute; dans le tombeau familial &agrave; H&eacute;liopolis, dans l'est de la capitale.
Les images de la procession, qui n'a dur&eacute; que quelques minutes, ont &eacute;t&eacute; diffus&eacute;es en direct sur plusieurs cha&icirc;nes de t&eacute;l&eacute;vision &eacute;gyptiennes, qui arboraient &agrave; l'antenne un ruban noir de deuil.
Mercredi matin, un important dispositif de s&eacute;curit&eacute;, comprenant des v&eacute;hicules blind&eacute;s, avait &eacute;t&eacute; d&eacute;ploy&eacute; pr&egrave;s de la mosqu&eacute;e et du cimeti&egrave;re, selon des journalistes de l'AFP.
Des dizaines d'admirateurs de M. Moubarak &eacute;taient rassembl&eacute;s &agrave; proximit&eacute;, arborant des portraits de l'ancien pr&eacute;sident et des drapeaux &eacute;gyptiens.
Samir Gaafar, 59 ans, v&ecirc;tu d'une galabeya traditionnelle tenait une photo de l'ex-pr&eacute;sident avec un texte d&eacute;non&ccedil;ant la r&eacute;volte de 2011."Je viens aujourd'hui car les pauvres de ce pays sont devenus plus pauvres apr&egrave;s Moubarak", a-t-il dit &agrave; l'AFP.
Avec ces fun&eacute;railles en grande pompe, le pr&eacute;sident d&eacute;chu re&ccedil;oit ainsi un hommage officiel du gouvernement &eacute;gyptien.&nbsp;
Trois jours de deuil national ont &eacute;t&eacute; d&eacute;cr&eacute;t&eacute;s &agrave; compter de mercredi par le gouvernement de M. Sissi, qui comme le d&eacute;funt pr&eacute;sident, est un militaire &agrave; la t&ecirc;te d'un r&eacute;gime autoritaire.
L'hommage a toutefois &eacute;t&eacute; critiqu&eacute; par plusieurs militants pro-r&eacute;volte sur les r&eacute;seaux sociaux, d&eacute;non&ccedil;ant la r&eacute;pression du mouvement en 2011 avant le d&eacute;part de M. Moubarak.
L'ex-pr&eacute;sident islamiste Mohamed Morsi, arriv&eacute; au pouvoir en 2012 dans la foul&eacute;e du Printemps arabe, puis destitu&eacute; par l'arm&eacute;e l'ann&eacute;e suivante, n'avait pas eu les m&ecirc;mes &eacute;gards &agrave; sa mort en 2019.Son enterrement avait eu lieu dans la plus grande discr&eacute;tion, loin des cam&eacute;ras.
Mardi soir, M. Sissi avait salu&eacute; en M. Moubarak l'un des "h&eacute;ros de la guerre d'octobre 1973" contre Isra&euml;l, durant laquelle il avait dirig&eacute; l'arm&eacute;e de l'air.
Sur sa page Facebook, le commandement des forces arm&eacute;es &eacute;gyptiennes a d&eacute;plor&eacute; la disparition "d'un de ses fils".
Outre les Palestiniens, Isra&eacute;liens et Emiratis, peu de dirigeants &eacute;trangers ont communiqu&eacute; sur la mort de l'ex chef d'Etat, qui a &eacute;t&eacute; l'un des piliers des r&eacute;unions internationales pendant de longues ann&eacute;es.

- Sentiments mitig&eacute;s -

Le secr&eacute;taire d'Etat am&eacute;ricain Mike Pompeo a bri&egrave;vement pr&eacute;sent&eacute; ses condol&eacute;ances mardi lors d'un point presse.
Le quotidien d'Etat al-Ahram, titrait mercredi: "Moubarak entre les mains de Dieu" avec le portrait de l'ancien ra&iuml;s habill&eacute; d'un bandeau noir en signe de deuil.
"On pouvait &ecirc;tre d'accord avec lui ou pas, mais une chose est certaine: Moubarak n'a jamais trahi son pays", &eacute;crivait Mohamed Amin, &eacute;ditorialiste au quotidien priv&eacute; Al-Masry al-Youm.&nbsp;
Comparant le destin de M. Moubarak avec celui d'autres chefs d'Etats tomb&eacute;s pendant le Printemps arabe comme le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, d&eacute;c&eacute;d&eacute; en exil, M. Amin a soulign&eacute; que l'ex-ra&iuml;s, rest&eacute; en Egypte, "a v&eacute;cu avec sa dignit&eacute; et son arrogance".
Mardi soir, l'AFP a interrog&eacute; des passants pr&egrave;s de la place Tahrir au Caire, &eacute;picentre de la r&eacute;volte populaire de 2011, relevant des sentiments mitig&eacute;s parmi les anonymes interrog&eacute;s.
L'un d'eux a estim&eacute; que l'Egypte "aurait &eacute;t&eacute; un pays diff&eacute;rent" si M. Moubarak avait adh&eacute;r&eacute; &agrave; l'id&eacute;e d'un "transfert pacifique du pouvoir" et n'avait pas r&eacute;gn&eacute; si longtemps.
"Qu'il repose en paix", a dit un autre en &eacute;voquant "les bonnes choses" apport&eacute;es aux Egyptiens sous la pr&eacute;sidence de M. Moubarak, mais &eacute;voquant aussi, sans autre pr&eacute;cision, "les grandes injustices" v&eacute;cues par le peuple.
Lors de sa pr&eacute;sidence, l'ouverture des derni&egrave;res ann&eacute;es a valu &agrave; l'Egypte une amorce de d&eacute;collage &eacute;conomique.Mais son r&egrave;gne de trois d&eacute;cennies a surtout &eacute;t&eacute; marqu&eacute; par de profondes in&eacute;galit&eacute;s sociales, des abus policiers et une corruption end&eacute;mique.
Arr&ecirc;t&eacute; et jug&eacute; dans plusieurs affaires, il aura &eacute;t&eacute; le premier pr&eacute;sident du pays &agrave; &ecirc;tre traduit en justice.Il a toutefois &eacute;t&eacute; blanchi de la plupart des accusations qui pesaient contre lui.