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"Un coup de main à la nation": des couturiers sans-papiers fabriquent des masques

Dans la salle, les chants chrétiens émanant d'un smartphone couvrent le bruit du fer à repasser et des ciseaux.Pour "sauver des vies" du coronavirus et "renvoyer l'ascenseur" à leur centre d'hébergement parisien, des couturiers sans-papiers confectionnent des masques par centaines.

"Je me suis demand&eacute; ce que je pouvais faire pour aider, car j'ai vu que le coronavirus tue beaucoup.Comme je suis couturier de base, j'ai pens&eacute; que j'allais faire des masques et apporter de quoi sauver des vies", explique &agrave; l'AFP Jonson, un Ivoirien de 32 ans &agrave; l'origine de l'initiative, dans un centre d'h&eacute;bergement d'urgence de la Fondation Arm&eacute;e du Salut.
Depuis mardi dernier, avec d'autres &eacute;trangers en situation irr&eacute;guli&egrave;re, le petit atelier improvis&eacute; au sous-sol produit 500 masques en tissu par jour, distribu&eacute;s aux b&eacute;n&eacute;voles de l'association qui s'en servent lors des distributions alimentaires &agrave; destination des plus d&eacute;munis.Une aubaine, en ces temps de p&eacute;nurie.
Ce lundi matin, l'&eacute;quipe de trois personnes a d&eacute;marr&eacute; &agrave; 10h00, et des dizaines de masques, st&eacute;rilis&eacute;s, ont d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; plac&eacute;s dans des sacs de cong&eacute;lation, pr&ecirc;ts &agrave; l'emploi.
"On veut porter secours aux autres, comme le font les m&eacute;decins.On donne un coup de main &agrave; la nation.Le pr&eacute;sident (Macron) a dit +on est en guerre+.Alors voil&agrave;, c'est notre pierre &agrave; l'&eacute;difice", abonde Florence, Camerounaise de 39 ans &agrave; travers un &eacute;pais masque blanc.
"Ca permet aussi de vous &eacute;vader, pendant le confinement", poursuit-elle, boubou vert et foulard assorti nou&eacute; autour de la t&ecirc;te, en d&eacute;coupant un &agrave; un les fils qui d&eacute;passent du tissu.

- Du b&eacute;n&eacute;volat &agrave; l'emploi ? -

L'&eacute;toffe, blanche &agrave; lignes roses, a &eacute;t&eacute; r&eacute;cup&eacute;r&eacute;e par l'Arm&eacute;e du Salut en banlieue lyonnaise.Avec une large bande, les trois volontaires du jour pourront confectionner un demi-millier de protections.
Les nouvelles recommandations du gouvernement, qui pr&eacute;conise d&eacute;sormais &agrave; la population de porter des masques en tissu, "tombe bien", se f&eacute;licite Marie-France Beretti, directrice du centre."Il est difficile de se fournir, le secteur social n'est pas prioritaire", rappelle-t-elle.&nbsp;
"Comme tout le monde nous manquons de masques pour nos personnels, nos b&eacute;n&eacute;voles et pour les personnes fragiles que nous accueillons ou que nous sommes amen&eacute;s &agrave; rencontrer", pr&eacute;cise-t-on &agrave; l'Arm&eacute;e du Salut.
La table &agrave; repasser et la machine &agrave; coudre remplaceront donc les t&eacute;l&eacute;phones et le r&eacute;troprojecteur de la salle de r&eacute;union "tant que ces personnes seront volontaires", ajoute Mme Beretti.
"L'Arm&eacute;e du Salut, c'est mon meilleur h&ocirc;tel, alors si je peux les aider, je les aide.Je leur renvoie l'ascenseur", souligne Nayana, jeune femme originaire du Sri Lanka, dans un m&eacute;lange de fran&ccedil;ais et d'anglais.&nbsp;
Du temps o&ugrave; elle &eacute;tait en situation r&eacute;guli&egrave;re, Nayana officiait comme couturi&egrave;re "pour Chanel et Dior" dans un atelier parisien o&ugrave; elle "travaillai(t) &agrave; la main les broderies, les boutons".Aujourd'hui, elle veut "faire les meilleurs masques" possibles.
Reprendre du service, cela donne aussi "des id&eacute;es, comme travailler", reprend Jonson, "toujours pas r&eacute;gularis&eacute;" apr&egrave;s deux ans en France.
"J'esp&egrave;re que l'Etat pourra faire quelque chose pour nous, qu'il nous fera cette gr&acirc;ce-l&agrave;", dit-il en cessant sa d&eacute;coupe."Ca nous donnerait la force de faire d'autres bons actes."

"Un coup de main à la nation": des couturiers sans-papiers fabriquent des masques

Dans la salle, les chants chrétiens émanant d'un smartphone couvrent le bruit du fer à repasser et des ciseaux.Pour "sauver des vies" du coronavirus et "renvoyer l'ascenseur" à leur centre d'hébergement parisien, des couturiers sans-papiers confectionnent des masques par centaines.

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