Nouvelle application Africa Radio

Soudan: libération d'un ex-ministre, figure du mouvement anti-putsch (avocat)

Les autorités soudanaises ont relâché mardi un ancien ministre, importante figure de l'opposition au coup d'Etat d'octobre, après plus de deux mois de détention, a affirmé l'un de ses avocats.

AFRICA RADIO

26 avril 2022 à 21h51 par AFP

L'ex-ministre des Affaires du gouvernement "Khaled Omar Youssef a été libéré", a déclaré à l'AFP son avocat Hicham al-Gaily. M. Youssef avait été arrêté le 9 février, au lendemain d'une rencontre avec l'émissaire des Nations unies Volker Perthes à Khartoum, dans le cadre de consultations initiées par l'ONU pour remettre la transition vers la démocratie sur les rails. M. Youssef est membre du principal bloc politique civil du pays, les Forces de la liberté et du changement (FLC). Depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre 2021, le Soudan est englué dans une profonde crise politique. Ce coup de force a mis fin à un fragile accord de partage du pouvoir entre les civils et les militaires après la destitution par l'armée en 2019 du président Omar el-Béchir, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis près de 30 ans. D'autres figures du bloc civil sont toujours détenues, dont Mohammed al-Fekki, ancien membre du Conseil souverain, plus haute autorité de la transition au Soudan, et Wagdi Saleh, porte-parole des FLC. MM. Fakki et Saleh font partie de la Commission chargée de récupérer les biens spoliés par le régime d'Omar el-Béchir. Cet organe est particulièrement visé par le nouveau pouvoir militaire qui l'accuse de détournement de fonds, ce que ses membres ont toujours démenti. Début avril, le général Burhane a promis de libérer des détenus politiques pour ouvrir la voie à un dialogue intersoudanais. Il s'est également engagé à alléger les mesures d'urgence mises en place après le putsch. Depuis le coup d'Etat largement condamné par la communauté internationale, des milliers de Soudanais manifestent régulièrement à travers le pays et 94 d'entre eux ont été tués par les forces de sécurité, selon un syndicat de médecins prodémocratie.