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Conflit israélo-palestinien : retour sur un an de conflit en 10 moments marquants

Il y a un an, une branche armée du Hamas a lancé une attaque contre Israël, déclenchant une escalade meurtrière dans la bande de Gaza et au Proche-Orient. Voici un aperçu des événements marquants qui ont suivi.

Gaza City le 10 octobre 2023
Gaza City le 10 octobre 2023
Crédit : Wikimedia Commons

7 octobre 2024 à 15h50 par Aurélie Lafeil

Dans la bande de Gaza, un enfant est tué ou blessé toutes les dix minutes. Selon l'UNICEF, plus de 41 600 personnes auraient été tuées. Les infrastructures de la bande de Gaza sont également gravement touchées : 66 % d'entre elles — soit 163 778 structures - ont été détruites ou endommagées selon les imageries satellites de l’ONU (UNOSAT). De plus, 82 % des établissements de santé et 92 % des infrastructures scolaires ont été partiellement endommagés ou détruits. Selon l’ICP, l’organisme d’analyse de l’insécurité alimentaire, 96 % de la population est au bord de la famine. La situation est critique et s’étend également au Proche-Orient, avec une escalade des violences en Cisjordanie et au Liban, forçant de nombreuses personnes à l’exil. Autant de chiffres qui soulignent l'extrême gravité de la situation, un an après la résurgence dramatique du conflit israélo-palestinien. Voici cette terrible année retracée en dix temps forts.

1 - L’attaque du 7 octobre 2023

L’attaque du 7 octobre, baptisée “Déluge d’Al-Aqsa”, a causé la mort de 1 189 Israéliens et fait plus de 7 500 blessés. Environ 5 000 roquettes ont été tirées en direction du sud d'Israël et des dizaines de commandos ont été envoyés sur le territoire israélien. 251 personnes ont été capturées lors de cette agression, dont 117 ont depuis retrouvé leur liberté. Face à cette attaque d’une ampleur inédite, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré la guerre au Hamas, lancé l’opération militaire “Sabre de fer” et instauré un “siège complet” de l’enclave palestinienne, déjà sous blocus depuis juin 2007 à la suite de la prise de contrôle par le Hamas.

2 - Tensions en mer Rouge

En octobre 2023, les rebelles Houthis, membres de l’Axe de la Résistance dirigé par l'Iran, ont envoyé des drones et des missiles vers Israël. Ils ont également attaqué des navires commerciaux dans le détroit de Bab-el-Mandeb, en mer Rouge. Ce groupe armé revendique ces actions comme des ripostes à la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza. En conséquence, de grands armateurs comme Maersk, MSC et CMA-CGM ont choisi de modifier leurs itinéraires, inquiets pour la sécurité de leurs employés, de leurs cargaisons et des coûts d’assurance.

3 - Déplacement de population

En décembre 2023, la population gazaouie subit des bombardements massifs. Plus d’un million de Palestiniens se réfugient au sud du territoire, suivant les consignes d'Israël. Tsahal, l’armée israélienne, lance une offensive terrestre aux alentours de la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. Des milliers de personnes sont sommées par Israël de se rendre plus au sud, à Rafah, à la frontière égyptienne.

4 - Une plainte contre Israël pour génocide

Le 29 décembre 2023, le président sud-africain Cyril Ramaphosa porte plainte contre Israël pour “génocide à Gaza” auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). Tel-Aviv a vivement critiqué cette procédure en mettant en avant son droit à se défendre. Pretoria a demandé à la CIJ d’ordonner à Israël de cesser les attaques contre Gaza, de protéger les conditions de vie de la population et de permettre l’accès à l’aide humanitaire.

5 - "All Eyes on Rafah"

Un camp de réfugiés se forme à Rafah, qui, depuis le début de la guerre, avait déjà subi des raids aériens. La situation change en mai 2024, avec des combats terrestres qui éclatent. Internet se mobilise face à cette situation : une image de protestation générée par l’intelligence artificielle montre des rangées de tentes de réfugiés s’étendant à perte de vue, avec en son centre le slogan “ALL EYES ON RAFAH”, traduit par : tous les regards tournés vers Rafah. Publiée par un photographe malaisien, @shahv4012, cette image symbolique a été partagée par 43 millions de personnes en cinq jours.

6 - Riposte de l’Iran

Une frappe aérienne attribuée à Israël a endommagé le 1er avril 2024 la section consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, tuant 13 personnes. Le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que ce “crime lâche” ne resterait pas sans réponse. En réaction, l’Iran a tiré plus de 300 drones et missiles vers Israël, dans la nuit du samedi 13 avril 2024. L’attaque a duré cinq heures, et 99 % des projectiles ont été interceptés.

7 - Assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh

Le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Hanyeh, a été tué en Iran le 31 juillet 2024 par une frappe attribuée à Israël. Cet assassinat a eu lieu quelques jours après un tir de roquette sur la ville de Majdal Shams, située sur le plateau du Golan, une localité occupée par Israël. Attribuée au Hezbollah libanais, cette frappe a fait douze morts. Haniyeh était considéré comme une figure majeure dans les négociations de cessez-le-feu, et cet événement a révélé des failles dans le système de sécurité iranien.

8 - Assassinat de Hassan Nasrallah

Le 27 septembre 2024, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été assassiné par Israël à Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé sa mort. Israël a justifié cette action en affirmant qu’elle visait à mettre un terme aux tirs du Hezbollah vers le nord de son territoire.

9 - 130 journalistes sont morts depuis le 7 octobre

Le journaliste palestinien Hassan Hammad a été tué par une frappe israélienne le 6 octobre 2024, d’après un communiqué du bureau des médias du gouvernement palestinien. Dans un article publié le 26 septembre 2024, l’ONG Reporters sans frontières a affirmé que 130 journalistes avaient été tués par les forces israéliennes à Gaza. La documentation indépendante du conflit est complexe, car les journalistes n’ont pas accès à l’enclave palestinienne, sauf en étant accompagnés par Tsahal.

10 - La question des otages

Lundi 7 octobre 2024, un jeune homme israélien, Idan Shtivi, enlevé lors du festival de musique Nova, est décédé, selon le Forum des familles. Un an après l’attaque du Hamas, 97 personnes sont toujours retenues captives. Parmi elles, seules 63 sont présumées vivantes : 57 sont israéliennes, 20 sont binationaux, six sont Thaïlandaises et une personne est d’origine népalaise.