Éthiopie. Après sa radiation par la commission électorale, le TPLF dénonce une “décision unilatérale”

Actus. Le Front de libération du peuple du Tigré, le TPLF, a dénoncé son retrait de statut de parti politique par la commission électorale, dans une lettre adressée au président de la Commission de l’Union africaine. Parti historique, le TPLF, qui a dirigé l’Éthiopie de 1991 à 2018, est en proie à des conflits internes et entretient des relations tendues avec le gouvernement d’Abiy Ahmed.

Publié le 16/05/2025 à 15h29 - Par La Rédaction /avec AFP

Éthiopie. Après sa radiation par la commission électorale, le TPLF dénonce une “décision unilatérale” — Mekele, la capitale du Tigré en Éthiopie - Wikicommons

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Pour le TPLF, la perte de son statut de parti politique, acté mercredi 14 mai par la Commission électorale, constitue une “menace sérieuse” pour le processus de paix en Éthiopie, a-t-il écrit dans une lettre adressée au président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf.

Le parti dénonce également une “décision unilatérale” de la commission électorale, qui a décidé de le radier en évoquant des manquements du TPLF. Une sanction qui couvrait depuis plusieurs mois. Le TPLF avait déjà perdu son statut de parti politique fin 2020, dès le début de la guerre. Il a été plusieurs années considéré par Addis-Abeba comme une entité terroriste.

En février, la NEBE avait affirmé que "l'enregistrement du parti (serait) annulé" si ses instances dirigeantes ne prenaient pas de "mesure corrective", plus précisément si elle n’organisait pas d’assemblée générale.

Les instances dirigeantes du TPLF avaient alors condamné cette suspension, déclarant ne pas la respecter. Pour la commission électorale, la formation tigréenne n'a donc pas honoré ses obligations.

Des tensions internes au sein du TPLF

En novembre 2022, des membres du TPLF avaient signé à Pretoria, en Afrique du Sud, un accord de paix avec des représentants des autorités fédérales pour mettre fin au conflit qui a ensanglanté pendant deux ans le Tigré, région au nord de l'Éthiopie qui partage une frontière avec l’Erythrée. De novembre 2020 à novembre 2022, un conflit a opposé les forces fédérales éthiopiennes, appuyées par des milices locales et l'armée érythréenne, aux rebelles du TPLF.

Ce conflit s'est déroulé à huis clos, les autorités d'Addis-Abeba ayant mis le Tigré sous cloche, l'aide humanitaire étant bloquée.

Ces derniers mois, des maires installés par Getachew Reda, haut cadre du TPLF qui a participé à l'accord de paix, ont été démis par des hommes en armes proches de Debretsion Gebremichael, chef du TPLF. M. Getachew, qui a récemment créé une formation politique, est entré au gouvernement fédéral. Les relations sont également dégradées entre l'Éthiopie et l'Érythrée, qui partage une longue frontière avec le Tigré.