Au Togo, les tensions politiques montent après la mort de sept personnes lors de manifestations à Lomé, les 5 et 6 juin. Dimanche 29 juin, le collectif citoyen "Togo Debout" a dénoncé les "exactions commises par des éléments des forces de l’ordre et des miliciens", précisant que les corps avaient été repêchés dans des cours d’eau de la capitale.
Lundi 30 juin, le front "Touche pas à ma Constitution", qui regroupe partis d’opposition et mouvements de la société civile, a réclamé "une enquête internationale sur les crimes commis durant ces trois jours de répression".
"À chaque fois qu’il y a de la répression et qu’il y a des morts et des blessés graves, le régime lance des enquêtes. Mais nous n’avons jamais les résultats de ces enquêtes", a déploré Nathaniel Olympio, porte-parole du front. Il a précisé que "l’objectif, c’est de comprendre ce qui s’est passé, d’identifier les responsables pour que demain, les choses de cette nature ne se reproduisent plus".
L’Église et l’opposition unies dans la dénonciation
La conférence des évêques du Togo a elle aussi condamné "vigoureusement ces violences inacceptables et insoutenables", jugeant "inadmissible" l’usage "disproportionné" de la force contre les manifestants, même si ceux-ci étaient rassemblés illégalement.
Les protestations touchaient à plusieurs sujets : arrestations de voix critiques, hausse du prix de l’électricité, et rejet d’une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour mardi, alors que les autorités évoquent une "volonté manifeste de semer le désordre et le chaos".
Le front citoyen a enfin appelé au boycott des élections municipales prévues le 17 juillet, qualifiées de "simulacre électoral".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.