Contraception : l’Afrique lourdement pénalisée par la décision américaine de détruire un stock colossal

Actus. Des millions de femmes en Afrique risquent de perdre l'accès à la contraception après la destruction programmée d'un stock financé par les États-Unis. Une décision aux conséquences sanitaires majeures.

Contraception : l’Afrique lourdement pénalisée par la décision américaine de détruire un stock colossal
Cette rupture d’approvisionnement pourrait entraîner 174 000 grossesses non désirées et plus de 56 000 avortements à risque - Illustration - Flickr

L’impact est immédiat : plus de 1,4 million de femmes et de jeunes filles risquent d’être privées de moyens de contraception dans les prochains mois, principalement sur le continent africain. En cause, une décision des autorités américaines de détruire un important stock de contraceptifs initialement destiné à l’Afrique subsaharienne.

Ce stock, financé par l’USAID, l’agence américaine pour le développement international, contenait des pilules, implants et contraceptifs injectables encore parfaitement utilisables – avec des dates de péremption allant de 2027 à 2029.

Cinq pays en première ligne

Selon la Fédération internationale des plannings familiaux (IPPF), 77 % de ces produits étaient destinés à cinq pays africains : la République démocratique du Congo, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et le Mali.
La Tanzanie, par exemple, devait recevoir plus d’un million d’injectables et 300 000 implants : un volume qui représentait plus de la moitié du soutien annuel de l’USAID à ce pays.

Le Mali, lui, perd plus d’un million de pilules contraceptives et près de 100 000 implants, soit un quart de ses besoins annuels.

Des stocks résiduels déjà sous tension

Depuis plusieurs mois, les financements américains sont à l’arrêt, provoquant une pénurie progressive. En Tanzanie, les cliniques partenaires ne disposent que de trois mois de réserve, et à Nairobi, les stocks pourraient s’épuiser d’ici cinq mois.
Dans certaines régions, seules certaines méthodes contraceptives sont encore disponibles, ce qui prive les femmes du libre choix de leur contraception.

Des conséquences sanitaires alarmantes

Les projections sont préoccupantes : cette rupture d’approvisionnement pourrait entraîner 174 000 grossesses non désirées et plus de 56 000 avortements à risque, avec des conséquences potentiellement mortelles pour de nombreuses jeunes femmes.
Pour les ONG et structures locales, cette décision est jugée injustifiable et évitable : les produits n’étaient ni périmés ni inutilisables.

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