Malawi : Peter Mutharika revient à la présidence après une victoire acceptée par Chakwera

Actus. L’ancien président Peter Mutharika, âgé de 85 ans, a été reconnu vainqueur de l’élection présidentielle du Malawi par son principal adversaire, Lazarus Chakwera. Il promet de relancer une économie en difficulté, alors que son premier mandat entre 2014 et 2020 reste perçu comme une période plus favorable pour de nombreux Malawiens.

Malawi : Peter Mutharika revient à la présidence après une victoire acceptée par Chakwera
Peter Mutharika revient à la présidence après une victoire acceptée par Chakwera - Flikr

Peter Mutharika, 85 ans, est en passe d'être réélu ce mercredi 24 septembre, après que le chef de l'État sortant, Lazarus Chakwera, 70 ans, a reconnu sa défaite au scrutin de la semaine dernière.

Son Parti démocrate-progressiste (DPP) a mené une campagne promettant un "retour à un leadership éprouvé". Bien que son âge puisse limiter certaines activités physiques, "sa force repose beaucoup sur son héritage", selon Mavuto Bamusi, analyste au sein de l'Association de sciences politiques du Malawi.

Dans le climat économique actuel du Malawi, le premier mandat de Mutharika est perçu comme un "passé glorieux" synonyme de meilleurs prix pour le carburant, les biens et les services, et particulièrement pour les engrais, une nécessité dans un pays où la plupart des familles travaillent et vivent de la terre. Mais le premier mandat de cet expert en droit constitutionnel a également été marqué par une dette nationale en hausse, des pénuries alimentaires et des accusations de corruption.

Frère de l'ancien président Bingu wa Mutharika 

Diplômé en droit de l'Université de Londres et de l'université américaine de Yale, Mutharika a quitté le Malawi dans les années 1960 pour s'installer aux États-Unis, où il a passé des décennies.

Il est revenu en 1993 pour aider à rédiger la première constitution démocratique du pays après la chute de la dictature de Hastings Banda (1964-1994). Après un nouveau séjour aux États-Unis, il revient en 2004 lorsque son frère Bingu wa Mutharika est élu président, devenant son bras droit. Il obtient un siège au Parlement en 2009 et occupe ensuite plusieurs postes ministériels.

Après la mort de son frère d'une crise cardiaque en 2012, Mutharika est accusé d'avoir tenté de dissimuler le décès pendant deux jours, dans une tentative présumée de s'assurer le poste pour lui-même et d'empêcher la vice-présidente de prendre la relève.

Lui et d'autres responsables sont alors accusés de trahison, de mutinerie et de complot. Des charges abandonnées lorsque Mutharika accède à la fonction suprême deux ans plus tard après avoir remporté la présidentielle de 2014 avec un peu plus de 36% des voix contre 28% pour Chakwera, lors du premier de leurs quatre duels pour la présidence.

Accusé de corruption en 2019

En 2018, il est éclaboussé par un scandale de corruption présumée: il lui est reproché d'avoir reçu 200.000 dollars d'un homme d'affaires faisant l'objet d'une enquête sur un contrat de plusieurs millions de dollars pour fournir de la nourriture à la police. Il perd le pouvoir au profit de Chakwera (59%) en 2020, lors de la réédition du scrutin de 2019 annulé pour de graves irrégularités.

Les élections de 2019 avaient été surnommées "Élections Tippex", en raison de falsifications de procès-verbaux par des assesseurs du DPP à l'aide du fameux produit de correction. Mutharika, affectueusement appelé "Adadi" (père) par ses partisans, a promis de relancer l'économie, en s'attaquant à la mauvaise gestion, selon lui, de l'équipe précédente. "Ce pays est en grande difficulté", a-t-il déclaré lors de son dernier rassemblement de campagne. "Je veux sauver ce pays". 

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