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Soudan du Sud : la production du champ pétrolier stratégique de Heglig a repris, selon Juba

Actus. Le président sud-soudanais Salva Kiir a annoncé, mardi 30 décembre, la reprise des activités du champ pétrolier de Heglig, principal site de traitement du pétrole du pays, après sa prise récente par les Forces de soutien rapide soudanaises. Une affirmation qui intervient dans un contexte de négociations fragiles et de fortes incertitudes sur l’avenir des exportations.

Soudan du Sud : la production du champ pétrolier stratégique de Heglig a repris, selon Juba
Le champ pétrolier stratégique de Heglig au Soudan

Un site clé pour l’économie sud-soudanaise 

Le champ pétrolier de Heglig, situé à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, traite la majeure partie du pétrole exporté par Juba. Sa reprise de production est cruciale pour le jeune État, qui dépend presque entièrement des revenus pétroliers pour financer son budget. Depuis la sécession du Soudan du Sud en 2011, le pays a conservé la quasi-totalité des gisements pétroliers, mais reste tributaire d’un oléoduc traversant le Soudan jusqu’au port de Port-Soudan, sur la mer Rouge, pour acheminer son brut vers les marchés internationaux. 

A lire aussi : Guerre au Soudan : un accord inédit confie au Soudan du Sud la sécurité du champ pétrolier disputé d’Heglig
  

Reprise annoncée après la prise du site par les paramilitaires  

Dans un communiqué publié mardi, la présidence sud-soudanaise a indiqué que « toutes les équipes techniques et d’ingénierie sont retournées à Heglig » et que la production pétrolière « progresse bien ». Le site avait été pris plus tôt ce mois-ci par les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire soudanaise en guerre contre l’armée régulière depuis avril 2023. 
Les FSR ont diffusé des images montrant leurs combattants sur le champ pétrolier, tandis que des vidéos relayées par leurs partisans affirmaient que l’administration du groupe commencerait bientôt à percevoir des revenus issus de l’exploitation. 

Des négociations au point mort sur le partage des revenus 

Selon une source proche du gouvernement soudanais et de l’armée régulière, les discussions avec Juba sur l’exploitation du champ ont échoué. Un accord tripartite initial prévoyait que la sécurité du site soit confiée au Soudan du Sud après sa prise par les FSR. Mais les pourparlers ultérieurs se sont heurtés à la question du partage des recettes. Le gouvernement soudanais aurait rejeté une proposition sud-soudanaise qui aurait accordé aux FSR une part des revenus liés au transit du pétrole, selon une source citée par l’AFP la semaine précédente. 

Des exportations toujours sous forte incertitude 
  

Même en cas d’accord entre Juba et les FSR, l’acheminement du pétrole reste incertain sans l’aval du gouvernement soudanais. L’oléoduc reliant Heglig à Port-Soudan traverse en grande partie des territoires contrôlés par l’armée régulière, qui conserve un levier décisif sur les exportations. 

Une guerre aux lourdes conséquences humanitaires 

Le conflit soudanais a durement affecté le Soudan du Sud, déjà parmi les pays les plus pauvres au monde. Les perturbations des exportations pétrolières ont fragilisé son économie, tandis que les combats ont poussé 2,4 millions de personnes à fuir vers la frontière sud-soudanaise, selon les Nations unies. Pris entre les deux camps, Juba tente de ménager les belligérants, tout en cherchant à préserver ses intérêts économiques vitaux dans un contexte régional de plus en plus instable. 

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