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République du Congo : Denis Sassou Nguesso désigné candidat du pouvoir pour la présidentielle de 2026

Actus. Le président congolais Denis Sassou Nguesso, 82 ans, a été investi candidat de son parti, le Parti congolais du travail (PCT), pour l’élection présidentielle du 22 mars 2026. Une désignation qui prolonge plus de quarante ans de domination politique et suscite de vives critiques de la société civile et de l’opposition, qui réclament une alternance démocratique.

République du Congo : Denis Sassou Nguesso désigné candidat du pouvoir pour la présidentielle de 2026
Le président congolais Denis Sassou Nguesso

Un nouveau mandat en ligne de mire après quatre décennies au pouvoir 

Réuni du 27 au 30 décembre à Brazzaville, le sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail (PCT) a officiellement investi Denis Sassou Nguesso comme candidat à la présidentielle de mars 2026. L’annonce a été faite mardi par Antoinette Kebi, deuxième rapporteur du congrès, sous les acclamations de plus de 3.000 délégués venus du pays et de la diaspora. Absent du congrès, le chef de l’État a également été élevé au rang de « Très grand camarade » du parti, une distinction symbolique soulignant son rôle central au sein de la majorité présidentielle.

Un parcours politique marqué par la longévité et les révisions constitutionnelles 

Denis Sassou Nguesso a dirigé le Congo-Brazzaville de 1979 à 1992 sous le régime du parti unique, avant de perdre le pouvoir lors des premières élections pluralistes. Il est revenu à la tête de l’État en 1997 à l’issue d’une guerre civile, puis a été élu en 2002 et réélu en 2009. En 2015, une réforme constitutionnelle controversée a supprimé la limitation à deux mandats présidentiels, ouvrant la voie à sa réélection en 2016 puis en 2021, et désormais à une nouvelle candidature en 2026. 

Société civile et opposition dénoncent un système « verrouillé » 

La désignation de M. Sassou Nguesso a été vivement critiquée par des représentants de la société civile et de l’opposition. Pour Trésor Nzila, directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), principale organisation congolaise de défense des droits humains, cette candidature « reflète la logique d’un système verrouillé, greffé à un réseau de corruption et d’impunité ». « Nous avons besoin d’une alternance démocratique pour espérer un début de révolution », a-t-il déclaré à l’AFP. Même tonalité du côté de Clément Mierassa, leader du Parti social-démocrate congolais (PSDC), qui estime que « le PCT veut coûte que coûte conserver le pouvoir ». « C’est un moment triste pour notre pays », a-t-il ajouté. 

Une opposition affaiblie et sous pression 

En avril 2023, plusieurs formations d’opposition sans représentation parlementaire ont lancé une « Alliance pour l’alternance démocratique en 2026 ». Cette plateforme regroupe notamment le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), le Mouvement des républicains (MR) et le Parti du peuple (PAPE). 
L’opposition reste toutefois fragilisée par l’emprisonnement de figures majeures. Le général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, candidats à la présidentielle de 2016, sont toujours détenus après avoir été condamnés à vingt ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure », à la suite de la contestation des résultats donnant M. Sassou Nguesso vainqueur avec 60 % des voix. 

Libertés publiques sous surveillance à l’approche du scrutin 

En 2025, des organisations de la société civile ont alerté sur des atteintes aux libertés publiques et des menaces visant des opposants, appelant les autorités à garantir un climat électoral respectueux des droits fondamentaux. La présidentielle est fixée au 22 mars 2026, avec un vote anticipé des militaires prévu cinq jours plus tôt, une mesure présentée par les autorités comme nécessaire au maintien de l’ordre public. 

Le pouvoir invoque la stabilité et la continuité 

Face aux critiques, le camp présidentiel défend une candidature placée sous le signe de la « stabilité » et de la « continuité ». Les dirigeants du PCT mettent en avant l’expérience du chef de l’État dans un pays d’environ six millions d’habitants, riche en pétrole et en ressources forestières, mais où une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Il est le plus expérimenté de la classe politique congolaise et le garant de la paix », a affirmé le secrétaire général du PCT, Pierre Moussa, à l’ouverture du congrès. 

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