Ferdinand Kambere : "Joseph Kabila est chez lui à Goma"
Ferdinand Kambere : "Joseph Kabila est chez lui à Goma"
Une condamnation qui secoue la RDC
La décision de la Haute Cour militaire de Kinshasa continue de susciter des réactions en chaîne. Le 30 septembre 2025, Joseph Kabila, président honoraire de la République démocratique du Congo, a été condamné à mort par contumace pour crimes de guerre et trahison, notamment pour son implication présumée à la tête de la coalition rebelle AFC/M23.
Le 6 octobre, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s’est dite « horrifiée par le verdict » et par le caractère « expéditif » du procès. Une indignation partagée par Ferdinand Kambere, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation fondée par Joseph Kabila.
« Une décision politique, pas judiciaire »
Interrogé, Ferdinand Kambere ne mâche pas ses mots :
« Quelqu’un qui est épris de justice devrait être horrifié par cette décision et la célérité avec laquelle le président Tshisekedi a voulu obtenir la tête de son prédécesseur »,
lâche-t-il, accusant le pouvoir actuel de manipuler la justice à des fins politiques.
Selon lui, cette condamnation s’inscrit dans une logique de chasse à l’homme visant à « effacer l’héritage politique » de l’ancien chef de l’État, au pouvoir de 2001 à 2019.
Un procès de honte ! Ceux qui ont suivi le nouveau réquisitoire aujourd'hui, à la place de l'arrêt de condamnation tant commandé par un régime aux abois, m'ont appelé pour me dire que l'Auditeur Général, dans son réquisitoire, solliciter, je cite: " l'arrestation arbitraire" du…
— Ferdinand KAMBERE (@KalumbiKam) September 30, 2025
« Joseph Kabila reste libre de ses mouvements »
Alors que les spéculations vont bon train sur la localisation de l’ex-président, Ferdinand Kambere assure que Joseph Kabila n’est pas en fuite :
« Le président Kabila est déçu de cette décision. Il est à Goma, il peut être en Afrique du Sud aussi, je n’ai pas son agenda mais il peut arriver à Goma quand il veut. Dernièrement il était à Goma, ce sont les informations que j’avais il y a une semaine. »
Le responsable du PPRD souligne que Goma est “chez lui” :
« Joseph Kabila ne va pas prendre la tête de l’AFC/M23. À Goma, c’est chez lui. Quand il est arrivé, il a ouvert la porte à toutes les notabilités. »
Une crise politique et judiciaire sans précédent
Cette condamnation marque un tournant inédit dans l’histoire récente du pays. Jamais un ancien président congolais n’avait été jugé – encore moins condamné à mort – par une juridiction militaire.
Alors que les partisans de Joseph Kabila dénoncent une instrumentalisation de la justice, le camp Tshisekedi se défend en invoquant la nécessité de rendre justice aux victimes des violences de l’Est.
La Cenco, elle, appelle à un “retour à la raison d’État”, soulignant que « la justice ne doit pas devenir un outil de vengeance politique ».
Vers une escalade politique ?
Le PPRD annonce qu’il continuera de défendre l’ancien président « sur le plan politique et juridique ». Ferdinand Kambere appelle les institutions internationales et les partenaires du Congo à s’intéresser à ce qu’il qualifie de “dérive autoritaire”.
RDC. Condamnation à mort de Joseph Kabila : “un verdict prévisible, mais risqué pour Félix Tshisekedi”, selon Christian Moleka
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