« C pour créateur, H pour hors-série, E pour expressionniste, R pour remarquable, I pour inégalable, et N pour naturaliste, et Chéri signifie l’amour du travail bien fait et l’amour de l’artiste envers son audience », aimait expliquer le peintre congolais, Chéri Chérin, de son vrai nom Joseph Kinkonda. Il est décédé à 70 ans en République démocratique du Congo.
Né en 1955 à Léopoldville (Kinshasa actuel), Chéri Chérin se destine d’abord à la prêtrise. Alors envoyé au séminaire de Katende, au centre-ouest du pays, un des prêtres, voyant son don pour le dessin, l’oriente vers l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, où il poursuivra une formation de céramiste.
En parallèle, il peint des affiches publicitaires pour les commerces.
Éternel sapeur et grand représentant du courant de « La peinture populaire »
Dans les années 70, émerge l’école de « La peinture populaire », initiée par un autre peintre : Chéri Samba. Elle revendique une représentation du quotidien des Congolais. Parmi les chefs de file figurent à ses côtés, Moké, Bodo, Chéri Benga et Chéri Chérin.
Ce dernier mêlera réalisme figuratif et caricature, avec une attention portée aux détails contextuels et aux messages sociopolitiques. Parmi ses œuvres les plus emblématiques se trouvent Kin la Belle, un hommage à la ville de Kinshasa, Pourquoi ça ne tourne pas rond dans l’atelier, métaphore de la société congolaise, ou encore Un sapeur sachant saper, série de tableaux rendant hommage à la SAPE, mouvement dont il a été le représentant aux côtés du chanteur Papa Wemba.
Un artiste engagé
À travers leurs toiles colorées, les artistes critiquent également le pouvoir et la corruption qui règne. Un parti pris qui vaudra à certains d’entre eux d’être surveillés voire menacés par le régime du dirigeant d'alors Mobutu Sese Seko.
Le peintre aborde également la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud, les conflits internationaux ou encore les enjeux environnementaux.
Chérin a présenté des expositions personnelles dans des galeries en Belgique, au Portugal, et a participé à des expositions collectives à l’international. Ses œuvres emblématiques étaient notamment exposées lors de l'exposition « Beauté Congo-Congo Kitoko » à la Fondation Cartier, à Paris.
Une rétrospective sur ses 50 ans de carrière avait été organisée cette année à Washington DC (États-Unis).
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