Libye. La souche de grippe aviaire H9N2 se répand au sud-ouest de Tripoli, selon une étude

Une étude sur l’évolution de la grippe aviaire en Libye a été publiée vendredi 31 octobre par le centre libyen de recherche en biotechnologie et la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Tripoli. Elle établit que la souche de grippe aviaire H9N2 est endémique au sud-ouest de la capitale libyenne. Aussi appelée influenza aviaire, la maladie possède plusieurs sous-types et est classée en deux catégories : l’influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) et l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). L’IAHP peut causer des épizooties meurtrières, et se caractérise par une atteinte importante de l'état général. L’IAFP se limite souvent à des chutes de ponte et/ou des signes respiratoires associés à une mortalité faible. Le sous-type étudié dans ces recherches est le H9N2, une forme d’influenza aviaire faiblement pathogène.

Campagne de vaccination renforcée

Après l’analyse de 342 échantillons sanguins provenant de six exploitations non-vaccinées, l’étude a prouvé la présence d’une infection active et durable dans la région. Selon les chercheurs, une campagne de vaccination peu après la naissance des animaux pourrait apporter une solution au problème. "L’absence d’anticorps détectables au bout de l’âge de dix jours indique une forte interférence des anticorps maternels (…) La vaccination après dix jours pourrait optimiser la protection immunitaire en réduisant l’interférence des anticorps maternels", indique le rapport de l’étude. La réponse immunitaire des oiseaux s’intensifiant avec l’âge, l’étude affirme la nécessité d’effectuer une surveillance continue sur le terrain. Elle recommande la mise en place de programmes de vaccination renforcés et de suivis vétérinaires plus stricts.

Le risque de la grippe aviaire

L’influenza aviaire touche majoritairement les oiseaux, mais des cas de transmission occasionnelle à l’humain ont déjà été observés. Ces infections sont généralement bénignes et comparables à une grippe saisonnière, mais peuvent évoluer : "Chez l’être humain, les infections par le virus de la grippe aviaire peuvent entraîner des manifestations allant d’infections bénignes des voies respiratoires supérieures à des maladies plus graves, qui peuvent être mortelles", indique l’OMS. Selon l’étude du centre libyen de recherche en biotechnologie, une fois implantée dans une région, la grippe aviaire H9N2 peut s’avérer plus difficile à éradiquer que les formes hautement pathogènes. Depuis 2015, 99 cas d’infection par la grippe aviaire humaine A(H9N2), dont deux décès, ont été notifiés à l’OMS.