Comprendre la réalité de l’infertilité en France
Selon un rapport, publié pour le ministère de la Santé, un couple sur quatre en France rencontre aujourd’hui des difficultés à concevoir un enfant.
Ce chiffre, issu d’une étude menée par l’INED et l’INSERM, illustre une réalité silencieuse : la fertilité est en baisse, et l’âge est le premier facteur de risque.
Les femmes, mais aussi les hommes, voient leur fertilité diminuer avec le temps. Chez la femme, la probabilité de concevoir chute nettement après 35 ans, tandis que chez l’homme, la qualité du sperme décline avec l’âge.
Pour le Dr Barbara Maraux-Fauné, il est essentiel de replacer la prévention au centre du débat : « Parler de fertilité, ce n’est pas parler de maternité à tout prix. C’est permettre à chacun de mieux connaître son corps, ses cycles et les facteurs qui influencent la capacité à concevoir. »

L’impact des habitudes de vie sur la fertilité
Au-delà de l’âge, les habitudes de vie jouent un rôle majeur. Tabac, alcool, stress, sédentarité, alimentation déséquilibrée ou exposition à certaines substances chimiques peuvent altérer la qualité des ovocytes et des spermatozoïdes.
Virginie Rio, cofondatrice du collectif BAMP, rappelle que ces facteurs sont parmi les seuls sur lesquels nous pouvons agir concrètement :
« Nous ne maîtrisons pas toujours notre âge ou notre situation, mais nous pouvons adapter nos comportements : arrêter de fumer, réduire l’alcool, bouger plus, surveiller son poids et consulter tôt. ». Ces gestes simples participent à une meilleure santé globale et contribuent à préserver le potentiel de fertilité à long terme.

Briser les tabous et informer autrement
L’un des constats partagés lors de cette émission, c’est le silence qui entoure encore la question de la fertilité.
Trop souvent associée à la honte ou à la culpabilité, l’infertilité reste peu abordée dans les parcours de santé.
Pourtant, une meilleure éducation à la fertilité dès le lycée, comme le propose le collectif BAMP, permettrait de sensibiliser les jeunes sur la réalité biologique du corps humain et les bons réflexes à adopter.
« En parler tôt, ce n’est pas inquiéter, c’est informer. C’est donner les clés pour faire des choix éclairés », souligne Virginie Rio.
Cette parole libérée, portée notamment par les associations, les médias et les professionnels de santé, contribue à changer les mentalités et à replacer la fertilité dans une approche de santé publique globale.

Vers une stratégie nationale de prévention
Le rapport Hamamah/Berlioux propose aujourd’hui une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité, inspirée des grands plans de santé publique existants.
Objectif : faire de la prévention de la fertilité un enjeu prioritaire, au même titre que la nutrition, le tabac ou le cancer.
Cela passe par une meilleure information du public, un accès facilité aux examens de dépistage et un accompagnement plus équitable sur tout le territoire.
Pour le Dr Maraux-Fauné, l’enjeu est aussi de restaurer la confiance et de redonner espoir : « La médecine progresse, les parcours sont de mieux en mieux encadrés, mais il faut parler de fertilité avant qu’elle ne devienne un problème. »
Pour aller plus loin :
Rapport complet du Professeur Samir Hamamah et de Salomé Berlioux sur les causes de l’infertilité :
https://sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-sur-les-causes-d-infertilite-vers-une-strategie-nationale-de-lutte
Pour s’informer, échanger ou témoigner : www.bamp.fr
Pour des ressources générales sur la santé reproductive : www.santé.fr
Écoutez l’émission complète :
Retrouvez l’intégralité de l’émission Les Rendez-vous Santé – « Prévenir l’infertilité : comprendre et agir » avec le Dr Barbara Maraux-Fauné et Virginie Rio :
Première partie :
LES RENDEZ VOUS SANTE 08 11 2025 PART 1
Deuxième partie :
LES RENDEZ VOUS SANTE 08 11 2025 PART 2

Virginie RIO, cofondatrice du collectif BAMP
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