La veille de la commémoration des attentats du 13 novembre 2015, les passants s'arrêtent un instant, parfois un long moment, devant la statue de Marianne, place de la République, à Paris.
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Les visages sont parfois graves devant la statue, où sont disposés des fleurs, des bougies, des mots et des dessins en hommage aux victimes des attentats. Isabelle, principale de collège à la retraite, accompagne, avec un collègue, trois élèves venus déposer des fleurs. "Il me semble très important de se rappeler de ce moment-là, de ne pas l’oublier", confie l'ancienne cheffe d'un collège niché dans le 1er arrondissement de Paris. Au moment des faits, Isabelle assistait à un spectacle au théâtre du Châtelet.

"Il y avait une atmosphère à couper au couteau dans Paris"
"Dans la salle, il ne s’est rien passé de particulier, se souvient-elle. Quand je suis sortie, j’entendais des sirènes. Et quand je suis rentrée au collège, puisque j’habitais sur place, évidemment, les informations ont commencé à tomber sur les téléphones." Les jours qui ont suivi ont été plus difficiles à gérer notamment en parler auprès des élèves. "Il y avait une atmosphère à couper au couteau dans Paris. Dans mon collège, situé au centre de la capitale, on a très vite eu les militaires de Vigipirate, de chaque côté de la porte, avec leurs mitraillettes, qui faisaient l’accueil.", explique-t-elle.

Dix ans plus tard, la principale reste marquée par les évènements : chaque fois qu'elle se rend à un concert, elle prend une place à côté de la porte de sortie."Systématiquement". Après que les enfants ont déposé leurs fleurs, le petit groupe s'éloigne de la statue pour regarder l'exposition photo, située à quelque mètres et qui illustre les hommages spontanées qui ont eu lieu après les attentats.

Dan, un américain de 40 ans, professeur d'anglais, s'attarde sur la dizaine de clichés exposés, avant de se diriger vers le mémorial. "Ça me touche beaucoup", exprime-t-il. Ce jour-là, il ne se trouvait pas en France, mais aux États-Unis. "J’étais dans une salle de sport, en train de m’entraîner, et j’ai vu les images à la télévision. J’ai eu très peur, parce que j’ai grandi pendant les attentats du 11 septembre, et ça m’y a beaucoup fait penser.", se rappelle-t-il.

Devant la statue, Elsa*, une étudiante en sciences politiques de 22 ans, est venue déposer une fleur. Suite aux attentats, la jeune femme a décidé d'entrer dans les forces de l'ordre. Elle avait douze ans au moment des attaques. "Je me rappelle juste que mes parents étaient très, très inquiets", explique-t-elle.
Elle reviendra jeudi 13 novembre, place de la République, pour assister à la retransmission de l’hommage. "Je trouve que c’est important pour la mémoire, pour ne pas oublier."
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