Vincent Bolloré, mis en examen pour corruption pour l'attribution frauduleuse de la gestion de ports au Togo et en Guinée, a formé un pourvoi devant la Cour de cassation, plus haute juridiction française, pour tenter d'échapper à un procès.
Les avocats de Vincent Bolloré, ont confirmé auprès de l'AFP ce pourvoi en cassation qui avait été évoqué la semaine dernière, après le rejet d'un recours par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris. C'est "toute la procédure qui doit être annulée" car elle est "parfaitement inéquitable, nuit aux droits de la défense et constitue une indélébile atteinte à la présomption d'innocence", avait alors déclaré à l'AFP Me Olivier Baratelli, associé de Me Astolfe et autre avocat en défense.
La procédure judiciaire à l'encontre de Vincent Bolloré validée par la Cour d'appel de Paris
La semaine passée, la cour d'appel de Paris avait seulement accordé au camp Bolloré la suppression de certaines pièces ou passages du dossier, mais avait largement validé la procédure judiciaire à l'encontre de l'industriel.
Saisis depuis 2013, des juges financiers parisiens soupçonnent le groupe Bolloré d'avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour décrocher frauduleusement la gestion des ports de Lomé et Conakry au bénéfice d'une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV, au moment d'élections présidentielles en 2010 dans ces pays.
- Lire aussi : Affaire des ports africains : la justice française valide largement la procédure contre Vincent Bolloré
Pour éviter un long procès pénal, Vincent Bolloré, l'une des principales fortunes de France, ainsi que Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré à l'époque, et Jean-Philippe Dorent, directeur international chez Havas, avaient reconnu les faits en 2021 lors d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), et accepté une peine de 375.000 euros d'amende. Le tribunal avait refusé de l'homologuer, renvoyant le dossier à l'instruction.
L'industriel breton de 73 ans conteste depuis ardemment ce revers procédural. Le groupe Bolloré avait lui bénéficié d'une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP), payant 12 millions d'euros d'amende contre l'abandon des poursuites. En juin 2024, le parquet national financier a requis un procès pour corruption active d'agent public étranger contre MM. Bolloré et Alix, pour abus de confiance pour ce dernier et pour complicité d'abus de confiance pour MM. Bolloré et Dorent. "Vincent Bolloré devra comparaître devant un tribunal pour qu'il soit jugé. Sherpa et Anticor se félicitent de cette nouvelle victoire", avait indiqué la semaine dernière l'avocat de ces ONG luttant contre corruption et crimes économiques, Me Jérôme Karsenti.
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