Le président béninois Patrice Talon a affirmé jeudi 18 décembre qu'"aucune frange importante de l'armée n'a adhéré" à la tentative de coup d'Etat déjouée début décembre. Le 7 décembre, des militaires affirmaient à la télévision nationale avoir destitué le président Patrice Talon. Le putsch a finalement été déjoué le même jour, par l'armée béninoise qui a reçu l'appui du Nigeria voisin et de la France. Plusieurs personnes sont mortes et des mutins, dont leur leader, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, sont toujours en fuite.
Une trentaine de personnes écrouées et poursuivies pour "trahison", "assassinat" et "attentat à la sûreté de l'État"
Une trentaine de personnes, majoritairement des militaires, ont été écrouées et sont poursuivies pour "trahison", "assassinat" et "attentat à la sûreté de l'État". "Ce n'était pas un coup d'État mais une attaque. Il en faut bien plus pour un coup d'État. Il n'y avait aucun ralliement de la population, aucune frange importante de l'armée n'y a adhéré", a déclaré Patrice Talon. "La majorité ne sont pas de la Garde nationale", a-t-il dit, en référence aux mutins. "Ils ont embarqué de jeunes soldats en formation sur la base de Togbin. Ni le commandement ni aucun sous-commandement de la Garde n'étaient embarqués", a-t-il précisé. La Garde nationale est une composante des forces armées béninoises, notamment chargée de la lutte antiterroriste.
Patrice Talon clarifie le rôle du Nigéria
L'attaque a été menée par "des voyous, des petits terroristes encouragés par quelques acteurs politiques marginaux et des soutiens extérieurs", a ajouté le président Talon. Il a souligné que l'aide militaire du Nigeria avait été nécessaire, notamment pour déloger les putschistes, retranchés le jour du coup dans la base de Togbin, dans un quartier résidentiel de Cotonou. "On avait besoin d'une frappe chirurgicale pour neutraliser les blindés dont ils avaient pris possession", a-t-il expliqué, précisant que "le Nigeria a fait deux frappes à notre demande, dans le cadre de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr), pour éviter des pertes en vies humaines". "Si nous avions utilisé nos propres armes, il y aurait eu des dégâts", a-t-il dit. "C'est appréciable que ce genre d'attaque soit condamnée", a-t-il déclaré en référence à l'intervention militaire de la Cedeao: "vous pouvez avoir des divergences, mais vous ne devez pas encourager les hommes à opter pour ce choix". Concernant la fuite du chef des mutins, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, M. Talon a indiqué que celui-ci était "parti du camp en civil et à bord d'un véhicule". D'autres meneurs en fuite "ont pu passer des frontières (...) nous avons sollicité les pays concernés pour qu'ils nous les envoient", a-t-il déclaré
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.