Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis deux ans et demi contre l'armée au Soudan, ont commis des tueries de masses et dissimulé des corps lors de la prise d'une ville-clé de la région du Darfour, selon un rapport.
À l'issue d'un long siège, les FSR s'étaient emparées en octobre de la ville d'El-Facher, la dernière capitale régionale du Darfour qui leur échappait encore, et de multiples témoignages avaient fait état de massacres, exécutions sommaires, viols et arrestations.
Le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université américaine de Yale a suivi de près la situation à El-Facher grâce aux images satellite, alors que la plupart des zones de conflit au Soudan sont inaccessibles et que les
communications sont souvent bloquées.
Dans un rapport publié mardi 16 décembre, ce laboratoire de recherche estime que les FSR ont "détruit et caché les preuves des tueries de masse commises à grande échelle". Le HRL a dit avoir identifié, après la prise d'El-Facher, 150 groupements qui pourraient être ceux de corps humains. Des dizaines d'entre eux pourraient correspondre à des scènes d'exécutions, et d'autres à des témoignages de tirs sur des civils fuyant la ville.
Environ 60 de ces groupements n'étaient plus visibles un mois après. Près de sites de tueries de masse présumées, la terre avait été retournée, laissant penser que des corps avaient été cachés.
L'ONU et des ONG humanitaires demandent régulièrement un accès à El-Facher
L'ONU et des ONG humanitaires demandent régulièrement un accès à El-Facher, où les communications sont toujours coupées, alors que des dizaines de milliers de personnes y seraient encore piégées.
Une autre enquête, réalisée par CNN et Lighthouse Reports, également publiée mardi 16 , a elle documenté 59 attaques à motivation ethnique commises par l'armée soudanaise ou des milices alliées lors de la reprise de l'Etat
d'Al-Jazira (centre) cette année.
Ces attaques ont visé notamment les communautés Kanabi, appartenant à des groupes ethniques non arabes originaires de l'ouest du Soudan. L'enquête évoque des massacres de masses et des corps jetés dans des canaux.
Selon des défenseurs des droits humains, les Kanabi ont été accusés de collaborer avec les FSR lorsque ceux-ci contrôlaient Al-Jazira. La guerre fait rage au Soudan depuis avril 2023 entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires commandés par Mohamed Hamdane Daglo. Elle a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné plus de 12 millions de personnes.
Les deux camps sont accusés de crimes de guerre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.