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RDC : arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary, numéro deux du parti de Joseph Kabila, à Kinshasa

Actus. Emmanuel Ramazani Shadary, numéro deux du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation de l’ex-président congolais Joseph Kabila, a été arrêté mardi 16 décembre à Kinshasa. Son parti dénonce une arrestation arbitraire et une nouvelle étape dans la pression exercée contre l’ancien régime.

RDC : arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary, numéro deux du parti de Joseph Kabila, à Kinshasa
Emmanuel Ramazani Shadary - PPRD

Une arrestation dénoncée par le PPRD 

L’arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary a été annoncée par le PPRD, le parti de l’ex-président Joseph Kabila. Selon Aubin Minaku, cadre du parti, l’interpellation est intervenue « dans des conditions qui suscitent une vive inquiétude ». Il affirme également que le siège du Front commun pour le Congo (FCC), coalition politique proche de l’ancien chef de l’État, a fait l’objet d’une perquisition nocturne. 
Ancien ministre de l’Intérieur entre 2016 et 2018, Emmanuel Ramazani Shadary a été arrêté en même temps qu’un de ses proches. Aubin Minaku a dénoncé des « méthodes qui fragilisent davantage la cohésion nationale » et a appelé à sa libération immédiate.

Une figure clé de l’ancien pouvoir 

Emmanuel Ramazani Shadary est l’une des figures centrales de l’ancien régime. Il avait été le candidat du FCC lors de l’élection présidentielle de décembre 2018, remportée par Félix Tshisekedi. Arrivé troisième avec 23 % des voix, il avait incarné la continuité du pouvoir de Joseph Kabila, qui dirigeait alors le pays depuis près de 18 ans. Pour Nharly Amisi, porte-parole du PPRD, cette arrestation constitue « une forme de pression et d’intimidation » visant les proches de l’ex-président. 

A lire aussi et écouter : RDC : "Joseph Kabila peut aller, quand il veut, à Goma”, estime Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du parti de l’ex-président

Un climat politique de plus en plus tendu 

Cette arrestation intervient dans un contexte de fortes tensions politiques et sécuritaires en RDC. Fin septembre, Joseph Kabila a été condamné à la peine capitale par contumace pour « complicité » avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Mi-octobre, l’ancien président avait réuni plusieurs opposants à Nairobi, dont Emmanuel Ramazani Shadary, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « dictature » et de « jugements iniques ». Sur le plan sécuritaire, la situation reste explosive dans l’est du pays. Entre janvier et février, le M23 a mené des offensives majeures, s’emparant notamment de Goma et de Bukavu avec le soutien de forces rwandaises, selon Kinshasa. 

Pression judiciaire sur l’ancien président 

Après ces revers militaires, Joseph Kabila, qui aurait quitté la RDC en 2023, avait fait une apparition surprise à Goma, bastion du M23, suscitant l’inquiétude des autorités. En avril, le gouvernement congolais avait perquisitionné plusieurs propriétés de l’ex-président et suspendu les activités du PPRD.  
L’arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary apparaît ainsi comme un nouvel épisode dans l’affrontement politique entre le pouvoir en place et les proches de l’ancien chef de l’État, sur fond de crise sécuritaire persistante dans l’est du pays. 

A lire aussi et écouter : RDC : “Joseph Kabila est un homme du passé” selon le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya

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