Une arrestation dénoncée par le PPRD
L’arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary a été annoncée par le PPRD, le parti de l’ex-président Joseph Kabila. Selon Aubin Minaku, cadre du parti, l’interpellation est intervenue « dans des conditions qui suscitent une vive inquiétude ». Il affirme également que le siège du Front commun pour le Congo (FCC), coalition politique proche de l’ancien chef de l’État, a fait l’objet d’une perquisition nocturne.
Ancien ministre de l’Intérieur entre 2016 et 2018, Emmanuel Ramazani Shadary a été arrêté en même temps qu’un de ses proches. Aubin Minaku a dénoncé des « méthodes qui fragilisent davantage la cohésion nationale » et a appelé à sa libération immédiate.
Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) dénonce avec la plus grande fermeté et condamne avec la dernière énergie l’enlèvement de son Secrétaire permanent, le camarade Emmanuel Ramazani Shadary, du camarade Joseph Mwarabu, ainsi que de plusieurs autres… pic.twitter.com/sNZb0dFFnV
— Bureau du Vice Président National - PPRD (@Vicepresid_PPRD) December 16, 2025
Une figure clé de l’ancien pouvoir
Emmanuel Ramazani Shadary est l’une des figures centrales de l’ancien régime. Il avait été le candidat du FCC lors de l’élection présidentielle de décembre 2018, remportée par Félix Tshisekedi. Arrivé troisième avec 23 % des voix, il avait incarné la continuité du pouvoir de Joseph Kabila, qui dirigeait alors le pays depuis près de 18 ans. Pour Nharly Amisi, porte-parole du PPRD, cette arrestation constitue « une forme de pression et d’intimidation » visant les proches de l’ex-président.
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Un climat politique de plus en plus tendu
Cette arrestation intervient dans un contexte de fortes tensions politiques et sécuritaires en RDC. Fin septembre, Joseph Kabila a été condamné à la peine capitale par contumace pour « complicité » avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Mi-octobre, l’ancien président avait réuni plusieurs opposants à Nairobi, dont Emmanuel Ramazani Shadary, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « dictature » et de « jugements iniques ». Sur le plan sécuritaire, la situation reste explosive dans l’est du pays. Entre janvier et février, le M23 a mené des offensives majeures, s’emparant notamment de Goma et de Bukavu avec le soutien de forces rwandaises, selon Kinshasa.
Pression judiciaire sur l’ancien président
Après ces revers militaires, Joseph Kabila, qui aurait quitté la RDC en 2023, avait fait une apparition surprise à Goma, bastion du M23, suscitant l’inquiétude des autorités. En avril, le gouvernement congolais avait perquisitionné plusieurs propriétés de l’ex-président et suspendu les activités du PPRD.
L’arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary apparaît ainsi comme un nouvel épisode dans l’affrontement politique entre le pouvoir en place et les proches de l’ancien chef de l’État, sur fond de crise sécuritaire persistante dans l’est du pays.
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