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Niger. Détention de Mohamed Bazoum : "C’est une prise d’otage" selon son ancien conseiller spécial, Abdoul Azizou Garba Brimaka

Actus. Abdoul Azizou Garba Brimaka est l'ancien conseiller spécial du président nigérien déchu Mohamed Bazoum, politologue, fondateur du centre africain de réflexion sur les enjeux globaux, basé en Belgique. Il était l’invité d’Africa Radio mardi 16 décembre 2025 à 07h45.

Niger. Détention de Mohamed Bazoum : "C’est une prise d’otage" selon son ancien conseiller spécial, Abdoul Azizou Garba Brimaka
Abdoul Azizou Garba Brimaka

Plus de deux ans après le coup d’État militaire du 26 juillet 2023 au Niger, l’ancien président Mohamed Bazoum et son épouse restent détenus à la résidence présidentielle de Niamey. Membre du Collectif international pour la libération de Mohamed Bazoum, son ancien conseiller spécial, le politologue Abdoul Azizou Garba Brimaka lance un appel pressant à l’ONU, à la CEDEAO, à l’Union africaine et à l’Union européenne pour une action conjointe face à ce qu’il qualifie de « séquestration » et de violation flagrante du droit international. 

Abdoul Azizou Garba Brimaka : "C'est une prise d'otage"


  

« Une déshumanisation » du président déchu 

Ancien conseiller spécial de Mohamed Bazoum, Abdoul Azizou Garba Brimaka décrit des conditions de détention qu’il juge indignes d’un chef d’État démocratiquement élu. « Aujourd’hui, que voit-on ? Une déshumanisation du président Bazoum », déplore-t-il, affirmant que l’ancien président et son épouse se voient refuser « même le droit de respirer de l’air, de se mouvoir »
Selon lui, cette séquestration a aussi une dimension profondément humaine. « Il est aujourd’hui père et grand-père, il n’a pas eu la chance de voir son premier petit-fils. Et qui peut l’admettre ? », s’interroge-t-il, estimant que cette situation « n’honore pas notre pays »
La fille de Mohamed Bazoum a récemment confirmé la sévérité de ces conditions, indiquant que ses parents n’ont pas accès à l’extérieur, qu’elle ne peut leur parler qu’une fois toutes les deux semaines et que leur médecin ne leur rend visite qu’une seule fois par semaine.

Un appel pour rompre le silence international 

Face à cette situation, le Collectif international pour la libération de Mohamed Bazoum, basé à Dakar, a décidé d’intensifier ses démarches. « Les droits les plus élémentaires sont bafoués et méprisés depuis le 26 juillet 2023 », insiste Abdoul Azizou Garba Brimaka. Le Collectif international pour la libération de Mohamed Bazoum a adressé une lettre ouverte à plusieurs institutions internationales. Signé par plus de 150 personnes, le texte appelle à une mobilisation internationale urgente pour la libération du président nigérien déchu. L’objectif, explique-t-il, est clair : « Mobiliser la communauté internationale et la communauté nationale pour rompre ce silence, pour demander de façon solennelle la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse. Cela ne peut plus continuer. » 

A lire aussi : Niger. Les enfants de Mohamed Bazoum appellent à la mobilisation pour libérer leurs parents détenus par la junte

Pour lui, la détention du président déchu dépasse le cadre politique. « Aucun Nigérien n’aime voir Mohamed Bazoum dans ces conditions-là. C’est une prise d’otage, c’est une séquestration », martèle-t-il, dénonçant une situation qu’il juge moralement et juridiquement inacceptable.

Des décisions ignorées, une peur généralisée 

Malgré une décision de la Cour de justice de la CEDEAO exigeant dès décembre 2023 la libération immédiate de Mohamed Bazoum, et un avis du groupe de travail de l’ONU qualifiant sa détention d’arbitraire, rien n’a changé. Pour Abdoul Azizou Garba Brimaka, cette inertie s’explique en partie par un climat de peur. « Les Nigériens ont peur, vu toutes les violations des droits de l’homme et une junte prête à tout », affirme-t-il. 
Il estime que Mohamed Bazoum est devenu « un bouclier humain », s’interrogeant sur le choix des autorités militaires de le maintenir à la résidence présidentielle plutôt que de le transférer dans une prison. « La vérité finira par triompher, la justice finira par triompher. Cela prendra du temps, mais la vérité va triompher », assure-t-il, convaincu que « libérer Mohamed Bazoum, c’est libérer le Niger et la démocratie dans notre sous-région »

Mettre les institutions face à leurs responsabilités 

À travers cet appel conjoint adressé à l’ONU, à la CEDEAO, à l’Union africaine et à l’Union européenne, le collectif entend placer la situation de l’ancien président nigérien au cœur de l’agenda international. « Il faut que ces organisations se mobilisent et parlent d’une seule voix pour dire : cela suffit », plaide Abdoul Azizou Garba Brimaka. 
Selon lui, ces institutions disposent des leviers nécessaires. « Elles ont la capacité diplomatique, politique et dissuasive pour le faire. Notre objectif, c’est de mettre chacun face à ses responsabilités », conclut-il, appelant à une libération « immédiate et sans conditions » de Mohamed Bazoum et de son épouse. 



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