Crues meurtrières au Maroc : 21 morts dans une « journée noire » à Safi sur la côte atlantique

Actus. De violentes pluies orageuses ont provoqué, dimanche 14 décembre, des crues soudaines à Safi, au Maroc, faisant au moins 21 morts et des dizaines de blessés. En l’espace d’une heure, torrents de boue et inondations ont submergé quartiers et commerces, rappelant la vulnérabilité croissante du pays face aux épisodes climatiques extrêmes.

Crues meurtrières au Maroc : 21 morts dans une « journée noire » à Safi sur la côte atlantique
La ville côtière de Safi, située à environ 300 kilomètres au sud de Rabat, a été frappée dimanche par de très fortes précipitations orageuses qui ont entraîné des crues soudaines d’une ampleur exceptionnelle. - X

Des pluies torrentielles aux conséquences dramatiques 

La ville côtière de Safi, située à environ 300 kilomètres au sud de Rabat, a été frappée dimanche par de très fortes précipitations orageuses qui ont entraîné des crues soudaines d’une ampleur exceptionnelle. Selon les autorités locales, ces pluies intenses, concentrées sur une courte période, ont provoqué des écoulements torrentiels dans plusieurs quartiers, causant la mort de 21 personnes — le bilan le plus lourd lié à ce type d’intempéries au Maroc depuis une décennie. 
Trente-deux blessés ont été transférés à l’hôpital de Safi, dont « la plupart » ont pu regagner leur domicile après avoir reçu des soins, ont précisé les autorités. Les infiltrations d’eau ont touché au moins 70 habitations et commerces, principalement dans la médina, tandis qu’une dizaine de véhicules ont été emportés par les flots et qu’un tronçon routier a été gravement endommagé, paralysant la circulation sur plusieurs axes urbains.

 
 « Un torrent de boue a tout emporté » 

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images témoignent de la violence de l’épisode : un torrent d’eau boueuse dévalant les rues, des voitures renversées, des poubelles charriées par le courant. D’autres vidéos montrent un mausolée à moitié submergé et des embarcations de la Protection civile mobilisées pour secourir des habitants piégés par la montée rapide des eaux. 
« C’est une journée noire », confie à l’AFP Hamza Chdouani, résident de Safi, encore sous le choc. Marouane Tamer, un autre habitant, s’interroge sur les moyens de prévention : « Pourquoi aucun camion n’est venu pomper l’eau comme le faisait auparavant la société RADEES ? », s’est-il indigné, pointant un sentiment d’abandon ressenti par une partie de la population.

Secours en cours et alerte maintenue 

Dans la soirée, le niveau de l’eau a commencé à refluer, laissant derrière lui un paysage de désolation : boue épaisse, débris éparpillés et véhicules retournés. Des badauds observaient l’intervention des forces auxiliaires et de la Protection civile, dont les engins s’employaient encore à dégager les zones sinistrées, selon des images de l’AFP. Les autorités locales ont assuré que les opérations se poursuivaient afin de rechercher d’éventuelles victimes et de sécuriser les quartiers touchés. Elles ont également promis d’apporter le soutien nécessaire aux populations affectées par cette « situation exceptionnelle ». 

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Un risque accru par le changement climatique 

La Direction générale de la météorologie (DGM) avait averti dès samedi de fortes pluies orageuses dans plusieurs provinces du royaume, ainsi que de chutes de neige en altitude. Elle a de nouveau signalé dimanche soir que de nouvelles précipitations, localement intenses, sont attendues mardi dans différentes régions du pays. Si les crues ne sont pas rares au Maroc, les experts soulignent que le réchauffement climatique accentue ces phénomènes. L’automne, traditionnellement période de transition, connaît désormais des températures plus élevées et une forte humidité résiduelle de l’été, augmentant le risque d’averses soudaines et violentes. 
Ces dernières années, plusieurs épisodes meurtriers ont endeuillé le pays : 18 morts lors d’inondations dans le sud en septembre 2024, plus de 30 victimes en novembre 2014, et plusieurs centaines de morts lors des terribles crues de la vallée de l’Ourika en 1995. La tragédie de Safi vient rappeler, une fois encore, l’urgence de renforcer la prévention et l’adaptation face aux aléas climatiques extrêmes. 

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