L'épouse du président bissau-guinéen déchu Umaro Sissoco Embalo, Dinisia Reis, a été mise en examen au Portugal dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de contrebande et de blanchiment de capitaux, a annoncé mardi 16 novembre, la police judiciaire (PJ) portugaise. Dinisia Reis Embalo a atterri à Lisbonne ce week-end à bord du même vol, en provenance de Guinée-Bissau, qu'un autre passager arrêté dimanche par les autorités portugaises à son arrivée suite à une dénonciation anonyme.
Ce dernier, qui transportait près de cinq millions d'euros en espèces, est soupçonné "de contrebande et blanchiment de capitaux", a indiqué la police dans un communiqué diffusé dimanche 14 décembre. La mise en examen de Mme Embalo "est liée à cette affaire", a précisé à l'AFP un porte-parole de la police, sans autre détail.
La PJ portugaise avait expliqué que le vol en provenance de Guinée-Bissau, initialement déclaré comme étant de nature militaire, devait, après une escale à Lisbonne, poursuivre vers la ville de Beja, dans le sud du pays. Il a toutefois été établi par la suite que la destination finale ne correspondaient pas aux informations communiquées aux autorités aéronautiques. D'après les médias locaux, l'homme interpelé, qui a depuis été remis en liberté après avoir été présenté à un juge, est Tito Fernandes, un proche d'Umaro Sissoco Embalo.
La Guinée-Bissau, théâtre d'un coup d'État militaire, fin novembre
La Guinée-Bissau a été le théâtre d'un coup d'État militaire fin novembre, la veille de l'annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives tenues le 23 novembre. Le camp du président sortant et celui du candidat de l'opposition Fernando Dias de Costa revendiquaient tous deux la victoire.
Des militaires avaient annoncé avoir pris le "contrôle total du pays", arrêté le président sortant et suspendu le processus électoral. Située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), la Guinée-Bissau, une ancienne colonie portugaise, avait déjà connu quatre coups d'État et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974.
Dans ce contexte, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) a choisi le Timor oriental pour assurer temporairement la présidence de cette organisation, qui revenait à la Guinée-Bissau. La CPLP a aussi suspendu la Guinée-Bissau de toutes ses activités lors d'un sommet extraordinaire mardi au Cap-Vert, selon l'agence de presse Lusa.
Le ministre des Affaires étrangères portugais Paulo Rangel a indiqué mardi être en contact avec les autorités en Guinée-Bissau pour réclamer un "retour à l'ordre constitutionnel".
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