85 000 habitants de la RDC réfugiés au Burundi pour fuir le M23

Après s'être emparé de Goma en janvier et Bukavu en février dans l'est de la RDC, le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a lancé une offensive début décembre dans la province orientale du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise. Cette offensive intervenait au moment de la signature d’un accord de paix par les dirigeants du Rwanda et de la RDC à Washington. Depuis le début de cette offensive, 85 000 ont fui vers le Burundi pour se protéger des attaques. Ils vivent désormais dans les conditions catastrophiques.

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Une "claire violation" de l’accord de paix

Le M23 s’est emparé de la ville d’Uvira mercredi 10 décembre, ce qui lui permet de contrôler la frontière terrestre entre la RDC et le Burundi, soutien de Kinshasa. Peu après cette avancée du groupe armé, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a dénoncé une "claire violation" de l’accord de paix négocié à Washington. L'ambassadeur américain à l'ONU avait accusé Kigali de mener la région vers la "guerre".

Le dirigeant de la branche politique du M23, Corneille Nangaa, a annoncé mardi 16 décembre que le groupe armé "retirera unilatéralement ses forces de la ville d'Uvira, comme l'a demandé la médiation américaine", sans donner de calendrier précis. Il a ajouté avoir "décidé de prendre une mesure unilatérale visant à instaurer la confiance afin de donner" au processus de paix "toutes les chances de réussir". Le M23 occupait toujours la ville mardi 16 décembre au soir. "Il s'agit une fois de plus d'un pur mensonge destiné à induire en erreur l'opinion internationale", a estimé le ministre burundais des Affaires étrangères sur X au sujet de l’annonce du M23.

Des réfugiés "totalement démunis"

La dernière percée du M23 a causé la fuite de 85 000 de personnes de la RDC vers le Burundi. Deux responsables burundais ont affirmé que les réfugiés vivraient actuellement dans des conditions catastrophiques. Le Burundais Ezéchiel Nibigira, président de la commission de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), une organisation régionale, a fait état de 25 000 réfugiés à Gatumba, à l’ouest du Burundi, et près de 40 000 à Buganda, au nord-ouest. Il qualifie la plupart d’entre eux de "totalement démunis".

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Dans la commune de Rumonge, au sud-ouest du pays, l’administrateur Augustin Minani rapporte une situation "catastrophique" dans sa commune, avec 20 000 à 25 000 réfugiés de RDC qui "manquent de tout", et dont "la grande majorité meurt de faim". L'ONU dénombrait mercredi 10 décembre plus de 200 000 déplacés du fait de cette offensive, dont on ignore combien au total se trouvent aujourd'hui au Burundi. Des ONG ont fait état de dizaines de morts et d'au moins 100 blessés par balles à cause des combats.