Crise dans l’est de la RDC. "Un doigt d'honneur" aux Etats-Unis : le Burundi réclame des sanctions contre le Rwanda

Actus. Alors qu’un accord de paix venait d’être signé à Washington sous l’égide de Donald Trump, l’offensive du groupe armé M23 dans l’est de la République démocratique du Congo ravive les tensions diplomatiques régionales. Le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana, accuse Kigali de torpiller le processus et appelle à des sanctions contre le Rwanda, tandis que des milliers de civils fuient les combats autour d’Uvira.

Crise dans l’est de la RDC.  "Un doigt d'honneur" aux Etats-Unis : le Burundi réclame des sanctions contre le Rwanda
Le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana - Ministère des Affaires Étrangères de la République du Burundi

L'avancée du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, dans l'est de la RDC constitue un "doigt d'honneur" aux Etats-Unis quelques jours après la signature d'un accord de paix à Washington, a affirmé à l'AFP le chef de la diplomatie burundaise, qui réclame des "sanctions" contre Kigali.

Le jeudi 4 décembre, Donald Trump avait présidé à Washington une cérémonie de signature d'un accord de paix avec ses homologues congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, parlant d'un "grand miracle" et vantant un accord "puissant et détaillé". "Signer un accord et ne pas l'appliquer, c'est une humiliation pour tout le monde et en premier lieu pour le président Trump", a estimé le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana.

"C'est vraiment une gifle aux Etats-Unis, un doigt d'honneur", a-t-il poursuivi. Pour le chef de la diplomatie burundaise, Paul Kagame est parti aux Etats-Unis "pour la forme parce que dès le 2 décembre, avant même d'aller à Washington, ses troupes avaient déjà lancé les offensives contre les positions" des forces burundaises et congolaises en RDC "et aussi justement et malheureusement contre les populations civiles".

Le groupe armé antigouvernemental M23 - soutenu selon des experts de l'ONU par 6.000 à 7.000 soldats rwandais - a pénétré mardi dans les faubourgs nord d'Uvira, ville stratégique de l'est de la RDC.

Près de 40.000 réfugiés congolais et 5.500 Burundais vivant en RDC ont fui depuis quatre jours au Burundi

Le doute règne encore mercredi sur qui contrôle l'agglomération de plusieurs centaines de milliers d'habitants, située à une vingtaine de km de route de Bujumbura, capitale économique du Burundi. Quelque 40.000 réfugiés congolais et 5.500 Burundais vivant en RDC ont fui depuis quatre jours au Burundi, selon le ministre Bizimana, pour qui "la seule façon d'arrêter ce massacre c'est d'imposer des sanctions" contre le Rwanda, "arrêter tout financement ou toute livraison d'armes" à Kigali.

"Nous nous tenons prêts pour défendre nos frontières" et "parce que la menace sur le Burundi est directe et bien sûr je le dis souvent, le M23 sans le Rwanda ne peut rien donc c'est le Rwanda", a observé Édouard Bizimana. "On a vu des renforts venus du Rwanda, plusieurs camions remplis de militaires et des bombes tirées à partir du territoire du Rwanda et maintenant ils cherchent en fait à coller la responsabilité aux autres", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement rwandais a accusé mercredi la République démocratique du Congo et le Burundi de "violations délibérées" des processus de paix dans l'est de la RDC, condamnant les armées congolaise et burundaise qui, selon lui, "bombardent systématiquement des villages civils proches de la frontière rwandaise, à l'aide d'avions de chasse et de drones d'attaque, ce que l'AFC/M23 affirme être contraint de contrer."

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